Sabotage des gazoducs Nord Stream : Moscou rejette la piste d’une responsabilité ukrainienne

Sabotage des gazoducs Nord Stream : Moscou rejette la piste d'une responsabilité ukrainienne

La Russie, à travers des diplomates, a rejeté les révélations du New York Times de ce mardi, imputant la destruction des gazoducs Nord Stream à «un groupe pro-ukrainien». Pour le Kremlin, il s’agit d’une diversion pour détourner l’attention loin des vrais auteurs.

Les gazoducs Nord Stream 1 et 2 assurant la fourniture de gaz de la Russie vers l’Allemagne ont été endommagés par des explosions sous-marines le 26 septembre dernier. Cet acte de sabotage a fait l’objet d’enquêtes qui n’ont toujours pas donné de conclusion. Mais les supputations autour des responsables vont bon train.

Qui a détruit les gazoducs Nord Stream ?

Le journal américain New York Times a publié ce mardi une information selon laquelle « un groupe pro-ukrainien » serait à l’origine du sabotage des gazoducs Nord Stream en mer baltique. Le journal se base sur des informations consultées par le renseignement américain sans toutefois indiquer leur nature. Selon ces renseignements, les auteurs du sabotage étaient des « adversaires du président russe Vladimir Poutine », rapporte le journal.

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Les auteurs de l’attaque étaient probablement ukrainiens, russes ou une combinaison des deux, mais en aucun cas des ressortissants américains ou britanniques, indiquent ces informations collectées par le renseignement américain. Une donnée qui prend le contre-pied de l’enquête du célèbre journaliste américain d’investigation, Seymour Hersh. Cet dernier affirmait dans un article publié février dernier, que les Etats-Unis sont responsables et non la Russie, en se référant aux déclarations du président Joe Biden qui avait promis que son pays « mettrait fin » au projet Nord Stream 2 si la Russie envahissait l’Ukraine.

Il a expliqué que des plongeurs de l’US Navy, aidés par la Norvège, ont posé des explosifs sur les gazoducs Nord Stream, les déclenchant trois mois plus tard. Le président américain aurait lui-même décidé de faire exploser ces gazoducs pour priver Moscou des revenus de ses ventes de gaz à l’Europe. Ses révélations sont basées sur une source anonyme. Les enquêtes menées par les autorités suédoises, danoises et allemandes, et auxquelles la Russie n’est pas associée n’ont encore donné aucun résultat.

Kremlin dément le New York Times

Le journaliste américain d’investigation, Seymour Hersh

La « piste ukrainienne » évoquée dans la destruction des gazoducs Nord Stream n’a pas du tout convaincu le ministre conseiller de l’ambassade de Russie aux États-Unis Andreï Ledeniov, cité par Sputnik. «Nous n’avons aucune confiance dans l’impartialité des conclusions des services secrets américains. Nous ne voyons dans ces fuites anonymes rien d’autre qu’une tentative d’égarer ceux qui essaient sincèrement de trouver la vérité dans ce crime révoltant », a-t-il commenté sur la chaîne Telegram de l’ambassade.

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Pour lui, l’objectif est « de retirer les soupçons concernant les hommes d’État ayant commandité et coordonné les attaques en mer Baltique et de les faire peser sur des individus abstraits », et de mettre de l’ombre sur l’enquête du journaliste américain. Cette position russe a été réitérée par le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, qui considère cette révélation comme une fausse information visant à détourner l’attention sur ses vrais auteurs.

Même son de cloche chez la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Elle estime que « les fuites » derrière ces rapports sont organisées par « ceux qui cherchent à détourner l’attention du public des faits établis » rapporte Sputnik. L’Ukraine a, de son côté démenti ce mercredi, toute implication dans le sabotage des gazoducs Nord Stream. Kiev « n’a aucune information sur des ‘groupes de sabotage pro-ukrainien’ », a tweeté un conseiller du président Volodymyr Zelensky.

Edoh