Sanctions de la Cedeao : les autorités maliennes dénoncent une démarche illégale et illégitime

Sanctions de la Cedeao : les autorités maliennes dénoncent une démarche illégale et illégitime

Les autorités maliennes de transition n’ont pas hésité à réagir aux nouvelles sanctions de la Cedeao, prises à l’encontre de leur pays le 9 janvier. Elles ont relevé le caractère illégale et illégitime de ces sanctions supplémentaires.

Réunis en session extraordinaire le 9 janvier, les chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ont décidé de sanctionner lourdement le Mali, incapable de respecter ses engagements électoraux. Ces sanctions prises de commun accord avec l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), ont suscité le courroux des autorités maliennes.

Les sanctions de la Cedeao sont illégales et illégitimes

Par un communiqué lu à la télévision dans les heures qui ont suivi l’annonce des sanctions de la Cedeao, le gouvernement malien de transition, a donné sa lecture de la situation. Et il indique qu’il a été stupéfait par ces sanctions des organisations, Cedeao et Uemoa. Selon le gouvernement, cette démarche contraste avec les efforts qu’il fournit pour trouver « un compromis avec la Cedeao sur le chronogramme des élections ».

Nouvelles sanctions contre le Mali : la Cedeao fermement opposée à la prolongation de la transition

L’embargo décidé dans le cadre de l’Uemoa et « applicable à un Etat souverain constitue une violation manifeste du Traité de l’UMOA et des statuts de la BECEAO ». Le gouvernement de transition ajoute que « la Banque centrale (.) reste un organe indépendant auquel chaque Etat membre a concédé son droit souverain d’émission ». Elle ne saurait à, ce titre, appliquer les sanctions de la Cedeao, notamment le « gel des avoirs d’un Etat, des entreprises publiques et parapubliques ».

Ces sanctions auxquelles s’ajoutent la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre le Mali et les pays membres de la Cedeao, la suspension des transactions commerciales entre ces pays et le Mali, « ne sont fondées sur aucun texte communautaire ». D’où la colère des autorités maliennes de transition.

Le Mali dénonce une Cedeao instrumentalisée

Dans son communiqué condamnant les sanctions de la Cedeao, le gouvernement malien s’est questionné sur l’opportunité de telles mesures. Au moment où, pour la première fois depuis plus de dix ans, « les Forces Armées Maliennes engrangent des résultats spectaculaires dans la lutte contre le terrorisme ». L’idéal en ce moment pour des organisations (Cedeao, Uemoa), « fondées sur la solidarité et l’idéal panafricain », aurait été de soutenir ces victoires.

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Le gouvernement malien y voit une instrumentalisation de ces organisations par « des puissances extra régionales aux desseins inavoués ». Il annonce qu’il prendra « les mesures nécessaires » pour riposter à ces sanctions de la Cedeao. Mais déjà, sur la base de la réciprocité, il a annoncé le rappel des ambassadeurs maliens accrédités dans les Etats membres de la Cedeao. Ainsi que la fermeture de ses frontières avec ces Etats.

En attendant de tirer les conséquences « des violations répétées des textes, principes et objectifs de ces organisations », le gouvernement a appelé à la mobilisation des populations et des Forces de Défense « face à toute éventualité de déploiement des forces étrangères contre notre pays ». La Cedeao a en effet décidé d’activer sa force en attente « qui devra être prête à toute éventualité ». Mais le ton est à la sérénité au niveau des autorités maliennes qui rassurent avoir pris toutes les dispositions pour assurer l’approvisionnement normal du pays, dont la population est plus affectée par ces sanctions de la Cedeao.

Esso A.