Niger : après les menaces, la transition lancée sur les rails

après les menaces, la transition nigérienne lancée sur les rails

Il aura fallu près de deux semaines après le coup d’État, entre sanctions et menaces d’intervention, pour que la transition nigérienne puisse commencer à prendre corps. Le général Abdourahmane Tchiani, nouvel homme fort de Niamey, a nommé ce lundi 7 août le chef du prochain gouvernement de transition.

Alors qu’il est évident que l’option d’une intervention militaire au Niger n’est plus viable, les instances régionales et internationales n’abandonnent pas l’idée d’un retour à la situation d’avant. Des délégations font le pèlerinage à Niamey pour convaincre les militaires au pouvoir. Pendant ce temps, ces derniers commencent par poser les bases de leur régime.

La transition nigérienne en marche

C’est ce lundi soir que les militaires au pouvoir à Niamey ont annoncé la première décision phare qui marque le début de la transition nigérienne. Il s’agit de la nomination de Ali Mahaman Lamine Zeine (58ans) comme Premier ministre. L’information a été rendue public dans un communiqué lu à la télévision nationale.

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L’homme qui est chargé de constitué le gouvernement de la transition nigérienne est un habitué des sphères dirigeantes du pays. En 2001, il avait été nommé directeur de cabinet par le président d’alors Mamadou Tandja. Il lui fut ensuite confié la mission de redresser la situation économique et financière chaotique du pays, en tant que ministre des Finances.

Il occupa ce poste jusqu’au coup d’État contre M. Tandja en 2010. Économiste de formation, M. Lamine Zeine a aussi été représentant résident de la Banque africaine de développement (BAD) au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon. Sur le plan politique, il est  militant du MNSD Nassara, le parti de Mahamadou Tandja. C’est donc la transition nigérienne qui est ainsi lancée confortant le coup d’État qui n’est plus une tentative comme s’évertuent encore à le qualifier, des voix internationales.

Ali Mahaman Lamine Zeine, Premier ministre de la transition au Niger

Toutefois, le discours a quelque peu évolué et beaucoup, à l’instar du secrétaire d’État américain Antony Blinken, privilégient la diplomatie à la manière forte pour régler la crise. C’est ainsi qu’une émissaire des USA, la diplomate Victoria Nuland a rencontré ce lundi certains membres du CNSP. Mais les « nombreuses options » qu’elle a proposé pour mettre fin au coup d’État n’ont pas été favorablement accueillies.

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Une autre délégation tripartite formée par la Cédéao, l’Union africaine et l’ONU est attendue à Niamey dans les prochains jours.La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prépare également un nouveau sommet extraordinaire sur le Niger qui se tiendra le jeudi 10 août à Abuja.

La Rédaction