Bénin : Joël Aïvo devant la Criet, à quoi peut-on s’attendre ?

Bénin , Joël Aïvo devant la Criet, à quoi peut-on s’attendre

Le professeur Joël Aïvo, opposant au Bénin, se retrouve devant les juges de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) ce jeudi 15 juillet. Arrêté de façon spectaculaire, depuis le 15 avril dernier, Joël Aïvo est poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l’État et blanchiment d’argent ».

Joël Aïvo est défendu par un collège d’avocats du barreau béninois et d’ailleurs.

Ce qui est reproché à Joël Aïvo

Arrêté dans la rue, quatre jours après les élections présidentielles béninoises passées, Joël Aïvo est incarcéré depuis le 15 avril, ce professeur de droit célèbre au Bénin, comparait aujourd’hui devant la Criet, qui depuis sa création en 2018 et considérée par ses détracteurs comme un instrument de musellement de l’opposition.

L’ancien doyen de la faculté de droit et de sciences politiques de l’Université nationale du Bénin (UNB) est officiellement poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l’État et blanchiment d’argent ». Seulement que sa défense évoque l’absence de charge contre lui. Aucune information n’a été donné sur les éléments de l’accusation d’atteinte à la sûreté de l’Etat, et la défense de Joël Aïvo affirme qu’il n’y a aucune charge contre lui.

Pour le blanchiment dont il est accusé, Rfi estime que c’est en rapport avec sa caution de candidat à l’élection présidentielle pour laquelle il a été disqualifié. Selon les informations, plusieurs avocats du barreau béninois et de l’étranger sont mobilisés pour défendre l’universitaire.

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Quelle issue pour ce procès ?

L’opposant Joël Aïvo, candidat du Front pour la restauration de la démocratie (FRD) à la présidentielle de 2021 avait vu sa candidature rejetée pour défaut de parrainage. Très critique envers la gouvernance de Talon et ses réformes politiques, avant et pendant l’élection, il a été arrêté de manière spectaculaire, quatre jours après les élections.

En effet, le professeur a été interpellé le 15 avril à Godomey-Togoudo, à la périphérie nord de Cotonou, alors qu’il revenait du campus. Sa voiture a été bloquée par des policiers cagoulés et lourdement armés. Selon ses avocats, ils n’étaient porteurs d’aucun mandat d’arrêt et leur client n’avait reçu aucune convocation du juge.

A en croire Ludovic Hennebel, l’un des avocats du constitutionnaliste, dont les propos sont rapportés par matinlibre.com, « on l’emprisonne pour avoir osé dire qu’il n’était pas d’accord avec la lecture constitutionnelle du gouvernement ». L’avocat insiste qu’on reproche à son client « son slogan « 5 ans, c’est 5 ans ». C’est uniquement sur la base de ce slogan qu’on accuse le professeur Aïvo d’avoir voulu soi-disant comploter, et d’avoir appelé les Béninois à manifester ».

En outre ce dernier questionne sur l’impartialité, l’indépendance, l’équité de la Criet chargée de juger le professeur Joël Aïvo. Tout ce cocktail, ajouté à la dénonciation par les avocats de l’extrême difficulté d’accès au dossier d’accusation dans le cadre de la préparation de la défense, peut susciter des doutes sur une issue favorable pour l’opposant béninois.

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Esso A.