Un troisième pays d’Afrique a reçu la certification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui le reconnait comme ayant officiellement éradiqué le paludisme. Il s’agit du Cap-Vert qui a fourni la preuve que la chaîne de transmission domestique par les moustiques est interrompue à l’échelle nationale pendant au moins trois années consécutives, rapporte l’AFP.
Après l’Ile Maurice en 1973 et l’Algérie en 2019, le Cap-Vert est le troisième pays en Afrique à avoir reçu cette certification de l’OMS. La cérémonie a eu lieu le 12 décembre dernier, avec la remise de la certification au Premier ministre cap-verdien, Ulisses Correia e Silva, à Praia, la capitale du pays.
Le paludisme éradiqué par le Cap-Vert
La certification de l’OMS est délivrée à un pays quand il donne la preuve que la chaîne de transmission domestique par les moustiques est interrompue à l’échelle nationale au moins pendant trois années consécutives. Le Cap-Vert, archipel dans l’océan Atlantique a réalisé un « succès significatif en matière de santé globale » en fournissant cette preuve, selon un communiqué de l’OMS. Dans le monde, plus de 40 États ont déjà obtenu cette certification.
« La réussite du Cap-Vert est un rayon d’espoir pour la région africaine et au-delà. Elle démontre qu’avec une volonté politique forte, des politiques efficaces, un engagement communautaire et une collaboration multisectorielle, éliminer le paludisme est un objectif atteignable », a déclaré la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti. En remettant la certification au Premier ministre cap-verdien, le directeur général de l’OMS a exprimé son espoir d’un monde futur sans paludisme.
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Ce succès « nous fait espérer que, grâce aux outils existants ou nouveaux, notamment les vaccins, nous pouvons nous prendre à rêver d’un monde sans paludisme » a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le Premier ministre récipiendaire a exprimé son espoir que l’éradication du paludisme par son pays ait un impact positif sur le tourisme, « principale activité économique » du Cap-Vert. Ce, par l’élimination d’ « une contrainte à la mobilité et aussi le renforcement de la perception de sécurité sanitaire » a confié Ulisses Correia e Silva à l’AFP.
L’OMS a rappelé que la pays avait réussi à éliminer le paludisme en 1967 et en 1983 par des pulvérisations d’insecticides, mais des erreurs ultérieurs ont permis sa résurgence. L’élimination de la maladie est devenue un objectif de santé nationale en 2007 et un plan stratégique a été implanté entre 2009 et 2013. Les diagnostics généralisés, les traitements plus précoces et la gratuité des soins dispensés aux étrangers ont permis d’atteindre ce résultat.
La Rédaction