Comptage des élèves absents le jour de l’Aïd : la Mosquée de Paris demande « des éclaircissements »

Comptage des élèves absents le jour de l’Aïd : la Mosquée de Paris demande « des éclaircissements »

Le ministère français de l’intérieur a demandé aux établissements scolaires de Toulouse et Montpellier de compter les élèves qui étaient absents le jour de la fête musulmane de l’Aïd el-Fitr. Une demande qui a suscité l’indignation de plusieurs associations et la sortie de la Grande Mosquée de Paris.

Pour justifier sa demande, le ministre de l’intérieur a indiqué « étudier régulièrement l’impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, et notamment au sein de la sphère scolaire ». Mais ces explications n’ont pas convaincu les communautés éducatives qui dénoncent un fichage religieux. La Secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté au ministère de l’intérieur, Sonia Backès, a été interpellé ce mardi à l’Assemblée nationale.

Compter les élèves absents

Dimanche dernier, le ministère français de l’intérieur a reconnu avoir demandé à des dizaines d’établissements scolaires à Montpellier et Toulouse « une évaluation du taux d’absentéisme constaté à l’occasion de l’Aïd el-Fitr ». Cette demande de compter les élèves absents a provoqué un tollé au sein de la communauté éducative et a été dénoncée par des associations comme un fichage religieux.

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A Toulouse la demande de chiffrage des élèves absents a été envoyée à travers des policiers par mail et à Montpellier par un courrier du service départemental de l’Éducation nationale, a précisé 20minutes. « Nous sommes intervenus pour dénoncer cette démarche, et l’administration a rapidement annulé sa demande » a indiqué Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Syndicat général de l’Éducation nationale (SGEN-CFDT).

Craignant un fichage religieux, la Grande Mosquée de Paris a demandé « aux pouvoirs publics les éclaircissements les plus complets sur cette situation anormale » a écrit le recteur de la GMP dans un communiqué. Mme Sonia Backès a nié dimanche tout « fichage ». Mais pour le recteur Chems-eddine Hafiz, « cette demande d’évaluation porte atteinte à la liberté religieuse et jette encore une fois l’opprobre sur les musulmans de France ».

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Ce mardi, à l’Assemblée nationale, Mme Backès a reconnu une maladresse dans la demande de comptage des élèves absents. Mais elle a démenti tout « fichage des élèves en fonction de leur appartenance religieuse dans l’école de la République ». « Oui, la demande a peut-être été formulée de manière maladroite. Mais non, demander des informations générales sur l’impact des fêtes religieuses ne signifie pas de quelconques intentions agressives à l’égard d’une quelconque religion », a-t-elle insisté.

Esso ASSALIH