Plusieurs morts ont été signalés ce jeudi 20 octobre à N’Djamena, dans des manifestations contre le prolongement de la transition au Tchad. La période de 18 mois de transition après la mort du président Idriss Deby Itno, arrive à échéance ce jour.
Des manifestations portant interdites, ont eu lieu ce matin dans plusieurs quartiers de N’Djamena, la capitale tchadienne et dans d’autres villes. Les deux ans supplémentaires de transition accordés à l’actuel président Mahamat Idriss Deby par le dialogue national inclusif est rejeté par une partie de la classe politique.
Rejet de la prolongation de la transition au Tchad
A l’appel de plusieurs partis politiques et associations de la societé civile, plusieurs tchadiens sont descendus dans les rues de N’Djamena ce jeudi. Ces manifestations contre la prolongation de la transition au Tchad ont engendré des affrontements avec la police.
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«Ils nous tirent dessus. Ils tuent notre peuple. Les soldats du seul général qui a refusé d’honorer sa parole et aujourd’hui c’est la fin des 18 mois, voilà comment il entend installer la dynastie en tuant le peuple», a écrit sur les réseaux sociaux Succès Masra, l’un des principaux opposants au régime Deby.
Un autre opposant, Tollimi Abakar, a indiqué sur twitter que son pays vit «une situation de chaos général» ce jeudi. « Plusieurs personnes ont déjà perdu la vie » et « cette réaction disproportionnée est inacceptable », a-t-il ajouté.
Des morts à N’Djamena
Le média local, Alwihda Info, a renseigné que « les corps d’au moins huit manifestants sont actuellement à la morgue de l’hôpital général de référence nationale qui ne cesse de recevoir des blessés». Le médecin-chef de l’hôpital de l’Union Chagoua, Joseph Ampil, a indiqué à l’AFP avoir reçu des corps de personnes «tuées par balle». Par la suite, le porte-parole du gouvernement Aziz Mahamat Saleh a indiqué à l’AFP, qu’ «il y a eu une trentaine de morts dont une dizaine des éléments de forces de l’ordre et plusieurs blessés».
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« Le siège de l’UNDR, parti du Premier ministre Saleh Kebzabo a été saccagé et incendié par des manifestants », a aussi indiqué le média. La croix rouge du pays a annoncé avoir déployé «une dizaine d’équipes» dans les zones sous tension de la capitale.
Mais pour le gouvernement, « cette marche vise à créer une insurrection populaire et armée avec l’appui de forces extérieures afin de déstabiliser notre pays ». Il a ajouté dans son communiqué de la veille que « plus de 1500 jeunes ont été entrainés et formés afin de faire des casses ciblées contre certains édifices publics et des personnalités de la République ».
Esso A.