Pénurie de carburant en France: bras de fer entre les grévistes et le gouvernement

Pénurie de carburant en France- les grévistes ne cèdent pas à la menace du gouvernement

Le gouvernement français a haussé le ton ce mardi 11 octobre en menaçant de procéder à des réquisitions pour mettre fin à la pénurie de carburant. Une menace du gouvernement qui n’a pas empêché les syndicalistes de prolonger le mouvement de grève.

Depuis la semaine passée, la fourniture du carburant en France est fortement perturbée par une grève des travailleurs de deux raffineries. Face à l’échec de ses appels répétés à négocier sur les salaires et à cesser les blocages, le gouvernement envisage utiliser la force pour régler la pénurie.

Menace du gouvernement

Par la voix de son porte-parole sur RTL, Olivier Véran , le gouvernement français a appelé à la levée «sans délai» des blocages des dépôts de carburant en menaçant d’«intervenir» pour les débloquer. Il s’agira de « réquisitionner les moyens nécessaires pour libérer les dépôts et faire fonctionner les raffineries ».

Lire aussi: Pénurie de carburant en France: l’opposition tire sur le président Emmanuel Macron

Cette position a été aussi exprimée la veille lors d’une réunion du gouvernement avec la Première ministre Elisabeth Borne. La menace brandie consistera à réquisitionner des salariés grévistes par l’envoi de forces de l’ordre dans les raffineries.

Mais cette possibilité n’est autorisée qu’en cas d’urgence, notamment si la grève empêche le fonctionnement de services essentiels, notamment des véhicules prioritaires, comme celui de la police. Et une telle décision peut avoir des conséquences politiques mais aussi être attaquée devant la justice administrative.

La grève malgré tout

La réponse des grévistes à la menace du gouvernement ne s’est as faite attendre. « Ce matin, les salariés ont revoté à une large majorité pour la poursuite de la grève, on est toujours en attente de précisions en matière de négociations par la direction», a signalé Éric Sellini, coordinateur du syndicat CGT pour la raffinerie TotalEnergies.

Lire aussi: France: le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, inquiété par la justice

Au niveau de la deuxième raffinerie touchée par la grève, Esso-ExxonMobil, la grève se poursuit également malgré la réunion lundi entre les syndicats et la direction pour trouver un accord. Pour Christophe Aubert, délégué syndical central CGT, cette réunion a été «non-concluante ».

A ExxonMobil, la CGT voit en la menace du gouvernement « une remise en cause du droit de grève». En cas de réquisition, «on ira devant les tribunaux pour les faire annuler », a assuré de son côté Éric Sellini. En attendant, les files d’attente interminables continuent à se former dans les stations-services, quand celles-ci ne sont pas fermées. Au delà de la grève, on pourrait être tenté de voir le boycott européen sur le pétrole russe comme une des causes de cette pénurie.

Esso A.