Tunisie : excédés par les violences, des migrants trouvent refuge dans une mosquée

Tunisie - excédés par les violences, des migrants trouvent refuge dans une mosquée

Depuis quelques jours, une vague de violences et d’arrestations cible les migrants subsahariens dans la ville tunisienne de Sfax. Certains derniers eux n’ont eu d’autre choix que de se réfugier dans une mosquée, attendant que les autorités leur apportent de l’aide.

La situation déjà tendue, s’est embrasée lundi après la mort d’un habitant de cette ville de l’est de la Tunisie, poignardé au cours d’affrontements avec des migrants originaires du Cameroun, selon les autorités du pays. Trois migrants suspectés d’être impliqués ont été arrêtés a annoncé le parquet de Sfax. Mais ces arrestations qui se sont multipliées n’ont pas calmé la fureur des Sfaxiens qui veulent en découdre avec tous les migrants.

La mosquée, refuge de migrants effrayés

Chassés de leur maisons ou fuyant les violences contre eux, des centaines de migrants ont trouvé refuge dans la mosquée Sidi Lakhmi, au centre-ville ce jeudi. Rester en groupe les épargne un tant soit peu des attaques. Dans l’après-midi, des autorités de la localité ont apporté de l’aide en vivres à ces personnes effrayées, a indiqué la radio Rfi. Les migrants sont chassés de la ville aussi bien par les populations que par les autorités tunisiennes.

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La même source ajoute que des centaines d’autres ont été transférés de force dans des zones inhabités près des frontières libyennes et algériennes. Les autorités tunisiennes ont rejeté toute responsabilité dans ces départs forcés. Selon l’ONG Human Right Watch, plus de 500 migrants ont été déportés vers la frontière libyenne depuis le 2 juillet. La tension est vive depuis dimanche sur fond d’affrontements à coups de jets de pierres, des véhicules et des logements ont été endommagés.

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Les nuits, « les rues sont transformés en champ de bataille »avec des blessés graves avait déploré lundi sur Facebook, Franck Yotedje, directeur de l’association Afrique intelligence œuvrant dans la défense des droits des migrants. Un député originaire de Sfax estime à 1200 le nombre de ces personnes qui ont depuis, été renvoyés en Algérie ou Libye.

Des dizaines d’autres ont quitté Sfax par train vers Sousse ou Tunis, espérant repartir dans leurs pays avec l’aide de leurs ambassades a précisé Rfi. Sur Twitter, le président de la Communauté économiques des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, a dit regretter et suivre de près la situation. Il a appelé les autorités tunisiennes « en tant que pays partageant le même continent » à mettre « un terme à ces violences envers des frères africains ».

Esso ASSALIH