Un tribunal mozambicain a condamné ce mercredi 7 décembre, Ndambi Guebuza, fils de l’ancien président Armando Guebuza. Lui et deux anciens responsables du renseignement ont écopé de 12 ans de prison.
19 personnes étaient accusées dans le scandale de «la dette cachée», une affaire de corruption dans laquelle le gouvernement a dissimulé d’énormes dettes, occasionnant des ravages financiers pour le Mozambique. 11 d’entre elles dont Ndambi Guebuza, fils de l’ancien président, ont été condamnées.
Ndambi Guebuza condamné
Sur les 19 accusés, seulement 8 ont été acquittés, tandis que les autres ont écopé de peines allant de 10 à 12 ans de prison. Quant à Ndambi Guebuza, il a écopé de la plus lourde peine, 12ans, ainsi que d’une amende de 162.000 meticais (2 500 dollars). Il a été reconnu coupable, entre autres, de détournement de fonds, blanchiment d’argent, association criminelle.
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En plus du fils, l’ancien chef de la sécurité et du renseignement, Gregorio Leao et l’ancien chef du renseignement économique Antonio do Rosario, ont aussi écopé de 12 ans de prison. Contre eux ont été retenues les charges de détournement de fonds et d’abus de pouvoir. L’ancien président Armando Guebuza, en fonction lorsque les prêts ont été contractés, a témoigné au cours du procès. Un de ses anciens conseillers, Renato Matusse, a aussi été condamné à 12 ans de prison.
Le scandale de la dette cachée est une affaire de prêt illégal opéré en 2013 et 2014 par des entreprises publiques du Mozambique auprès de banques internationales. Ce prêt de 2 milliards de dollars devait servir à acheter une flotte de pêche et des navires de surveillance. L’argent est allé à trois sociétés gérées par M. Rosario. Mais le gouvernement a caché cette dette au parlement et au public mozambicain, qui a refait surface en 2016, sans que l’argent ne soit retrouvé.
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Le FMI et d’autres donateurs ont coupé leur soutiens financiers au pays déclenchant un défaut de paiement de la dette et un effondrement de la monnaie. Ainsi que la pire crise économique du Mozambique. Toutefois des biens avaient été achetés par Ndambi Guebuza et énumérées lors du procès. Notamment 15 voitures de luxe( Ferrari, Maserati, BMW, Rolls-Royce), un manoir de 10 millions de rands (590 000 dollars), dans une banlieue huppée de Johannesburg, en Afrique du Sud. Un crédit du FMI de 456 millions de dollars accordé en mars dernier, a permis au pays de se relancer.
Esso A.