Opération Dudula : contrairement à son parti, le président sud-africain condamne la chasse aux étrangers

Opération Dudula : contrairement à son parti, le président sud-africain condamne la chasse aux étrangers

L’opération Dudula, qui signifie « refouler » en zoulou, anime de plus en plus les débats en Afrique du sud. Le président Cyril Ramaphosa, a condamné le week-end dernier, ce mouvement.

L’opération Dudula est un mouvement qui vise l’expulsion des étrangers clandestins, surtout africains accusés d’être responsables de la forte criminalité et du chômage. Depuis la mi-janvier, le mouvement prend de l’ampleur avec des manifestations dans le pays, et un penchant de plus en plus de xénophobe avec son lot de violences.

Ramaphosa condamne l’opération Dudula

Comme le rapportent nos confrères de Africanews, le président Cyril Ramaphosa, au sortir d’une réunion de l’African National Congress (ANC) le week-end dernier, a fustigé les actions de l’opération Dudula. Pour lui, ce mouvement a une allure de « type justicier » aux conséquences qui risquent de devenir désastreuses.

Cyril Ramaphosa, Président de l’Afrique du Sud

Lire aussi: Afrique du Sud : la redistribution des terres aux mains des blancs, bloquée par le Parlement

Les actions menées au travers de l’opération Dudula sont illégales et risquent de se finir en bain de sang, prévient-il. Ces mouvements d’auto-défense échappent à tout contrôle et occasionnent des violences gratuites envers d’autres personnes s’est-il plaint.

Cette prise de position a valu au président des critiques jusqu’au sein même de son parti où des voix influentes supportent l’opération Dudula. C’est le cas du porte-parole de l’ANC, Pule Mabe qui a soutenu ouvertement le mouvement.

Un mouvement jugé de xénophobe

Fondée en juin 2021 par Nhlanhla Lux Dlamini, 33 ans, le mouvement est basé dans le township de Soweto. L’opération Dudula visait les trafiquants de drogue présumés et les personnes qui occupaient illégalement des propriétés du gouvernement. Mais ses revendications se sont depuis peu accrues.

Lire aussi: Afrique du Sud : le projet d’exploration sismique de Shell suspendu par la justice

A l’instar de son mouvement frère « Alexandra Dudula », basé dans le township d’Alexandra, le mouvement de Dlamini réclame que les nombreux commerçants étrangers présents en Afrique du Sud ferment leurs commerces et quittent le pays. Mais aussi que les petites entreprise (restaurants) n’emploient que des citoyens sud-africains.

Leurs rassemblements drainent plus de monde, depuis janvier engendrant des tensions et plusieurs violentes agressions. Le chef de l’opération Dudula a même été arrêté pour l’agression d’un homme de Soweto lors d’une marche du groupe. Il a été par la suite mis en liberté sous caution. Pour rappel, le taux de chômage élevé en Afrique du sud, a plusieurs fois, été à l’origine de violences xénophobes.

Kylian B.