Kenya : le peuple Ogiek rétabli dans ses droits par la Cour africaine

Kenya : le peuple Ogiek rétabli dans ses droits par la Cour africaine

La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a décidé d’accorder des réparations au peuple Ogiek du Kenya, pour préjudices subis du fait de discrimination et d’injustice. Cette décision a été saluée ce lundi 18 juillet par un expert indépendant de l’ONU.

Les Ogiek sont un peuple qui vivent dans la forêt de Mau, depuis le XVIIIe siècle. Mau est la plus grande forêt du Kenya, au sud-ouest de la capitale Nairobi. Ce peuple a toujours fait face à des expulsions de leurs terres pour l’exploitation de la forêt. Le 26 mai 2017, la Cour africaine a rendu une décision contre l’expulsion des Ogiek mais sa mise en œuvre tarde.

Justice pour le peuple Ogiek

En 2017 la cour avait conclu à la violation des droits du peuple Ogiek. En essayant de les expulser de leurs terres, le gouvernement Kenyan violait leur droit à la propriété, aux ressources naturelles, au développement, à la religion et à la culture.

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Ce, en vertu de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Mais le gouvernement Kenyan tarde à exécuter l’arrêt. Aussi cette décision de réparation prise 5 ans après n’est que justice selon Francisco Cali Tzay, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

« Ce jugement et l’octroi de réparations marquent une autre étape importante dans la lutte des Ogiek pour la reconnaissance et la protection de leurs droits sur les terres ancestrales de la forêt de Mau, et la mise en œuvre de l’arrêt de 2017 de la Cour africaine ».

Obligations du gouvernement Kenyan envers les Ogiek

Nairobi a désormais obligation de prendre les mesures législatives, administratives ou autres nécessaires pour reconnaître, respecter et protéger le droit du peuple Ogiek à être consulté sur les projets de développement, de conservation ou d’investissement sur leurs terres ancestrales.

Forêt de Mau

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Les Ogiek auront la liberté de donner ou de refuser leur consentement libre et éclairé à ces projets. Le Kenya devra aussi verser une indemnisation de plus de 57 millions de shillings kényans, soit 491.493,60 dollars, pour le préjudice matériel lié à la perte de biens et de ressources naturelles.

Une autre de 100 millions de shillings kényans (849.600 dollars) pour le préjudice moral subi par le peuple Ogiek en raison des violations du droit à la non-discrimination, à la religion, à la culture et au développement. Le gouvernement est également soumis à la restitution des terres ancestrales des Ogiek et leur pleine reconnaissance en tant que peuples autochtones. L’expert de l’ONU a exhorté le gouvernement Kenyan à la mise en œuvre, san délai, de ce jugement et de l’arrêt de 2017.

Edoh