Silvio Berlusconi (il Cavaliere) : un parfait mélange d’affaires, de politique et de scandales

Premier ministre italien Berlusconi - un mélange parfait de politique et de scandales

Le décès, ce mardi 12 juin, de l’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi a fait et fera couler beaucoup d’encre. Ce, à cause de l’étendue de la personnalité qui s’est éteinte. Il y va non seulement de sa carrure d’homme d’affaires prolifique mais aussi de la place prépondérante qu’il a su occuper dans la vie politique de l’Italie.

L’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi est mort ce lundi à 86 ans des suites d’une leucémie, selon son entourage. L’homme d’affaires est une icône dans son pays qu’il a marqué par l’industrie médiatique qu’il a créé mais aussi son omniprésence dans la politique de son pays qu’il dirigé à plusieurs reprises.

Une vie faite de réussites

La politique n’a pas été le premier choix de Silvio Berlusconi qui a d’abord bâti une renommée dans le monde des affaires. Né le 29 septembre 1963 à Milan, Berlusconi débuta ses affaires, après plusieurs travaux, dans la construction où il obtint le titre de Chevalier de l’ordre du mérite et du travail (Cavaliere del Lavoro) pour la création du quartier Milano 2. C’est de là qu’il obtient son surnom d’ « Il Cavaliere ».

Victoire de l’extrême droite en Italie : l’Europe paye -t-elle pour ses sanctions contre la Russie ?

Il s’est ensuite lancé dans le milieu du média en inaugurant en 1974 Telemilano, la télévision câblée de la ville de Milano 2. L’aventure se poursuivit avec la fondation en 1978 de la holding Fininvest, le deuxième groupe privé d’Italie. Puis s’en suit la création du groupe de communication Mediaset, qui contrôle plus de cinq chaînes de télévision en Italie,Tunisie et Espagne. Ce groupe est aussi présent dans la production audiovisuelle, la presse et l’internet.

Ses affaires, l’ancien Premier ministre italien les étendit au sport en rachetant le club de football Milan AC en 1986. Ce dernier remporta plusieurs trophées dont cinq ligue des champions sous son règne. Berlusconi atterrit en politique en 1994 en créant son parti de centre droit, Forza Italia qui remporta dans la foulée les élections parlementaires. Il est élu député puis nommé président du Conseil des ministres et fut chargé par le chef d’État d’alors, Oscar Luigi Scalfaro, de former le gouvernement.

Devenu ainsi Premier ministre italien, son gouvernement d’union tomba huit mois plus tard. En 2001, il retrouva son poste de Premier ministre italien à la suite de la victoire de l’alliance de droite aux parlementaires et dirigea deux gouvernements successifs jusqu’en 2006. En 2008, il retrouva son poste mais fut contraint de quitter en 2011, en pleine crise économique. Son parti est aujourd’hui membre de la coalition qui dirige l’Italie.

Une vie de scandales

L’ancien Premier ministre italien a aussi marqué son pays par les scandales ayant touché sa tumultueuse vie sentimentale, certains finissant devant les tribunaux. Sa vie de couple, fut marquée par deux mariages dont la première fut célébrée en grandes pompes en 1965. Il divorça de sa première dame en 1985 pour épouser en 1990 une actrice, Véronica Lario, dont il est tombé sous le charme lors de la représentation d’une scène de théâtre cinq ans plus tôt.

Silvio Berlusconi et sa fiancée Francesca Pascale

Lire aussi: Italie : arrestation de mafieux ayant infiltré des administrations publiques

Cette dernière demandera le divorce en 2009, ne pouvant plus supporter les rumeurs d’infidélité qui ont surgit dès l’entrée en politique de l’ancien Premier ministre italien. Son goût affiché pour les femmes et les affaires lui ont valu une trentaine de procès pour scandales sexuels et financiers. Le plus célèbre est celui des soirées « bunga bunga », organisées au sous-sol de sa ville près de Milan et auxquelles participaient des mineures dont une certaine marocaine du nom de Ruby.

Ce scandale qui a éclaté en 2010, alors qu’il était Premier ministre italien lui a valu une condamnation à 7 ans de prison pour prostitution de mineure et abus de pouvoir. Il sera définitivement acquitté en 2015. Une autre volet de cet affaire, portant corruption de témoins s’ouvra mais Berlusconi sera relaxé en février 2023. De tous ces procès, Berlusconi n’a reçu qu’une seule condamnation définitive en 2013, pour fraude fiscale. Elle lui a valu une inéligibilité pendant 6 ans, une expulsion du Sénat, poste qu’il retrouva jusqu’à sa mort.

En 2012, il présenta Francesca Pascale, une jeune militante de son parti (de 53 ans sa cadette), comme sa fiancée. Après 12 ans de vie commune, ils annoncèrent la rupture de leur relation en 2020. Père de 5 enfants issus de ses deux mariages et plusieurs fois grand-père, l’ancien Premier ministre italien est décédé après avoir eu une vie qu’on peut qualifier de pleinement remplie.

Esso ASSALIH