Réouvert le 25 octobre dernier, le procès de l’assassinat de Sankara, livre déjà ses vérités. Un des accusés, Élysée Ilboudo, soldat de première classe, âgé de 62 ans aujourd’hui, reconnait les faits et raconte.
Le procès de l’assassinat de Sankara avait été suspendu sur demande des avocats de la défense. Réouvert cette semaine, il a été l’occasion pour l’un des accusés de reconnaitre les faits qui lui sont reprochés sans toutefois admettre l’hypothèse de la préméditation.
Le récit de Elysée Ilboudo
Le soldat de première classe, Élysée Ilboudo était au moment de l’assassinat de Sankara, conducteur au sein de la garde rapprochée de Blaise Compaoré. Suite à la présentation des charges retenues contre lui à la barre, il a répondu « je reconnais les faits ».
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Il a raconté que c’est chez Blaise Compaoré que « Hyacinthe Kafando, qui nous commandait en tant que chef de sécurité, m’a demandé de démarrer un véhicule pour nous rendre au conseil de l’Entente », le siège du Conseil national de la Révolution où s’est produite le carnage. Arrivés sur place, Kafando et « Maïga, qui conduisaient le véhicule de Blaise Compaoré, sont descendus et ont tiré en désordre ».
A propos de Sankara, Ilboudo a affirmé à la barre que « C’est Hyacinthe Kafando et Maïga qui l’ont croisé. Je ne sais pas qui a tiré en premier sur le président Sankara. Il est tombé sur les genoux avant de basculer sur le côté gauche ». S’il a reconnu les faits de « complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat », il a toutefois nié la préméditation, assurant ne pas avoir participé à une rencontre préparatoire à ces évènements, et n’être pas descendu du véhicule.
Suite du procès de l’assassinat de Sankara
Ces déclarations confortent la famille Sankara, dont l’avocat n’a pas hésité à prendre la balle au bond. « Ils ont abattu froidement le président Sankara qui est sorti les mains en l’air et sans armes » a répliqué Me Ferdinand Nzapa. Au bénéfice du soldat de première classe, l’avocat de la famille Sankara a reconnu qu’il est le « seul accusé à être très coopératif ».
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Pour rappel, sur les 14 accusés dans l’assassinat de Sankara, deux principaux manquent à l’appel. Il s’agit de Blaise Compaoré et de l’ancien adjudant-chef Hyacinthe Kafando. L’ancien président vit, depuis sa chute du pouvoir en 2014, en Cote d’Ivoire. Ses avocats ont fait savoir qu’il ne prendra pas part au procès.
En ce qui concerne les accusés présents au procès, ils ont été arrêtés deux jours avant son ouverture. Sauf le général Diendéré qui purgeait déjà une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015. Aussi, la cour a accédé à une requête des avocats de la défense, demandant la remise en liberté des accusés qui pourront se présenter désormais librement au procès de l’assassinat de Sankara. Seul Diendéré ne bénéficie pas de cette mesure.
Esso A.