Les autorités de l’Afghanistan ont annoncé ce mardi que les salons de beauté ont un mois pour fermer dans le pays. Cette mesure est la énième de la panoplie de décisions prises par les talibans depuis leur reprise du pouvoir, pour éloigner les femmes de la vie publique.
Au bout de vingt années d’occupation de l’Afghanistan par les forces américaines, les talibans ont repris le pouvoir dans le pays en août 2021. Ces derniers, attachés à l’application stricte de la charia, loi islamique, prennent depuis lors des mesures pour réduire la place des femmes dans l’environnement public.
Fermeture des salons de beauté
Le porte-parole du ministère de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu, Mohammad Sadeq Akif Muhajir, a confirmé à l’AFP l’ordre de fermer tous les salons de beauté d’ici un mois. « Une fois qu’ils auront été fermés, nous en donnerons la raison aux médias » a-t-il ajouté.
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Le délai d’un mois accordé aux salons de beauté va leur servir à écouler leur stock de produits sans connaitre de pertes a expliqué le responsable afghan. Le décret instituant cette mesure la justifie par « une instruction verbale émanant du chef suprême » de l’Afghanistan précise l’AFP. En effet, Hibatullah Akhundzada, chef suprême de l’Afghanistan, dirige la pays par décrets.
Ses apparitions publiques sont rares et il préside depuis la localité de Kandahar, au sud du pays, et berceau des talibans. En juin, il annonçait que tout est fait pour garantir aux femmes « une vie confortable et prospère conformément à la charia ». Il expliquait que ces dernières avaient été sauvées de l’ « oppression » depuis leur arrivée au pouvoir et que le statut d’ « êtres humains libres et dignes » des femmes était rétabli.
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Pourtant, depuis la reprise du pouvoir par les talibans, les femmes ont été exclues de plusieurs lieux publics comme les parcs, jardins, salles de sport, mais aussi de la plupart des établissements d’enseignement secondaire, des universités et des administrations publiques. Richard Bennett, rapporteur spécial pour l’Afghanistan, indiquait dans un rapport au Conseil des droits de l’homme de l’ONU la semaine dernière, que la situation des femmes et des jeunes filles en Afghanistan « était l’une des pires au monde ».
Esso ASSALIH