Alors qu’une partie de l’opinion sénégalaise lui prêtait des intentions de se présenter pour un troisième mandat, le président Macky Sall a annoncé ce lundi une décision contraire. Ce choix de ne pas briguer une troisième magistrature est saluée aujourd’hui par les États-Unis.
Le président sénégalais Macky Sall a tenu ce lundi un discours à la nation dans un climat social tendu. Ces tensions sont causées par les procédures judiciaires contre l’opposant Ousmane Sonko vues comme une volonté du pouvoir de l’empêcher de participer à la présidentielle de 2024. Mais encore, et surtout, à cause des suppositions d’une volonté de troisième mandat de Macky Sall que certains jugent anticonstitutionnelle.
Pas de troisième mandat, un exemple pour la région
Les États-Unis ont salué la décision de Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat présidentiel. « L’annonce claire du président Sall donne l’exemple pour la région, à l’inverse de ceux qui cherchent à éroder le respect des principes démocratiques dont les limites des mandats » a déclaré Antony Blinken dans un communiqué rapporté par l’AFP.
Le chef de la diplomatie américaine estime « que des élections libres et justes ainsi que des transitions de pouvoir permettent d’établir des institutions plus fortes et des pays plus stables et prospères ». Aussi son pays est « fier d’apporter son soutien aux institutions électorales du Sénégal ».
Les rumeurs d’une volonté du président de se présenter à l’élection présidentielle de février 2024 sont devenues tenaces suite au flou qu’entretient Macky Sall, toutes les fois qu’il est amené à se prononcer sur le sujet. Une partie de l’opposition sénégalaise juge une telle démarche contraire à la constitution qui limite le mandat présidentiel à deux. Élu en 2012 pour 7 ans, M. Sall a été réélu en 2019 pour un mandat de cinq ans.
Le camp du président Macky Sall estime, de son côté, que le compteur a été remis à zéro pour l’actuel président par le référendum constitutionnel de 2016 ramenant le mandat présidentiel de 7 ans à 5 ans. Ce point de vue est aussi celui de Macky Sall qui a indiqué dans son adresse à la nation que la constitution l’autorisait à se présenter de nouveau.
Toutefois, les heurts autour des procédures judiciaires de l’opposant Ousmane Sonko qui surfe sur la volonté prêtée au président de se représenter, laissaient envisager la crise sociale qui pourrait naitre d’une candidature à un troisième mandat de Macky Sall. Ce mardi, plusieurs personnalités, des présidents de pays voisins, mais aussi des sénégalais à l’instar du célèbre musicien Youssou N’Dour ont salué une décision sage du président Macky Sall.
La Rédaction
