Un club tunisien de football a suspendu ses activités après que plus d’une trentaine de ses joueurs aient opté d’immigrer clandestinement vers l’Europe. L’annonce a été faite ce mardi par le président dudit club, qui évolue en quatrième division.
L’émigration clandestine de sportifs tunisiens s’est accrue ces dernières années. La raison principale se retrouve dans les difficultés financières que rencontrent ces équipes. A la mi-février, le club de l’Avenir sportif de Rejiche annonçait que son gardien remplaçant, Khalil Zaouli (19 ans), avait émigré clandestinement vers l’Italie.
Le club tunisien de football en suspens
Jamil Meftahi, président du club amateur de Ghardimaou annonçait à l’AFP qu’au cours des trois dernières années, pas moins de 32 joueurs du club ont émigré clandestinement vers l’Europe. « Nous avons arrêté l’activité et suspendu les matchs il y a 20 jours » a-t-il ajouté. Il justifie l’exode par le « manque de ressources financières » du club et des joueurs.
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« Nous ne pouvons pas acheter d’équipements, de maillots et de chaussures de sport » a expliqué le président du club tunisien de football, qui précise que les joueurs « ne bénéficient pas de subventions financières ». Ce qui a fait que la plupart d’entre eux, âgés de 17 à 22 ans, ont rejoint l’Europe. Ce, « soit par la mer, soit en allant en Serbie puis en traversant illégalement les frontières vers d’autres pays ».
Les activités du club tunisien de football resteront suspendues « jusqu’à ce que nous trouvions une solution avec la Fédération tunisienne de football » a indiqué M. Meftahi. Pour rappel, Ghardimaou est une ville frontalière avec l’Algérie, située dans le nord-ouest du pays, une zone marginalisée qui dépend fortement de l’agriculture
La Rédaction