La maitrise de la situation au Burkina Faso est un souci majeur pour la communauté Économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO). En témoigne la nouvelle mission, ministérielle, qui est attendue ce 31 janvier dans le pays, après celle du week-end envoyée par la Cedeao.
Deux missions en quelques jours, d’abord les chefs d’état-major de la communauté et ensuite une mission ministérielle au Burkina Faso. La Cedeao, veut visiblement disposer de tous les éléments pour comprendre la situation au Burkina et savoir quelle posture adopter contre ce pays, lors de son sommet prévu le 3 février à Accra.
Comprendre la situation au Burkina Faso
Samedi, une délégation de plusieurs chefs des armées de la Cedeao était aller s’encquérir de la situation au Burkina Faso. Notamment en discutant avec le chef du MPSR, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Ce 31 janvier, ce sont des ministres de la sous-région qui sont attendus au Burkina.
La délégation ministérielle sera conduite par la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway. Ces ministres seront accompagnés par le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel, Mahamat Saleh Annadif.
L’importance de la délégation montre le besoin pour la Cedeao de comprendre tous les éléments qui ont concouru à la situation au Burkina. D’autant plus que l’organisation sous-régionale doit décider, jeudi 3 février, si elle va prendre des sanctions contre le pays, au cours de son sommet à Accra, après l’avoir suspendu vendredi passé. Le compte rendu de cette délégation sera débattu au cours de cette rencontre pour éclairer la marche à suivre.
Éviter une position rigide
Cette délégation ministérielle vient rappeler au chef des putschistes, les résolutions du dernier sommet extraordinaire de la Cédéao vendredi. Ainsi que l’exigence de la liberation du président déchu Roch Marc Christian Kaboré. En outre, il sera aussi question du programme des putschistes pour une normalisation de la situation au Burkina.
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Des éléments qui guideront l’organisation dans ses choix contre les militaires au pouvoir. Mais selon deux chercheurs de l’International Crisis Group, évoqués par nos confrères de Rfi, la Cedeao doit avoir une posture modérée et non rigide avec les militaires au pouvoir.
Selon les chercheurs, les sanctions prises contre les dirigeants de la transition au Mali « n’ont eu aucun effet dissuasif », sapant même au passage, l’autorité de la Cedeao. Ils estiment que la Cedeao doit entamer un dialogue avec le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration. D’autant plus le coup d’Etat «bénéficie d’un soutien non négligeable d’une partie de l’opinion publique burkinabè qui aspirait au changement ».
Esso A.