Sommet AFIS 2023 : le président Faure Gnassingbé dénonce la perception négative dont souffre l’Afrique

Sommet AFIS 2023 : le président Faure Gnassingbé dénonce la perception négative dont souffre l’Afrique

Ce mercredi 15 novembre s’est ouvert à Lomé la troisième édition de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS 2023), sous le patronage du président Faure Essozimna Gnassingbé. A cette occasion, le président togolais a décrit un avenir prometteur pour l’économie africaine, malgré les pressions auxquelles elle fait face de la part des institutions financières internationales.

L’AFIS est une initiative de Jeune Afrique Media Group et de la Société Financière Internationale (SFI) et est présenté comme le sommet de l’industrie financière en Afrique. Il rassemble pendant deux jours (15 et 16 novembre), les acteurs les plus influents de la finance africaine, autour du thème: Construire une industrie financière africaine de classe mondiale : une opportunité à 1500 milliards de dollars. Plusieurs intervenants, notamment Sergio Pimenta, vice-président de la SFI, Jean Claude Kassi Brou, Serge ekoué de la BOAD.

Un avenir prometteur pour l’économie africaine

Dans son discours d’ouverture du 3e sommet AFIS, le président Faure Gnassingbé a peint une image positive de l’économie africaine. Elle se caractérise par la baisse de l’inflation en Afrique de l’ouest et plus précisément dans l’espace UEMOA où il est tombé à 2,7% en septembre 2023 contre 6 % en janvier 2023 et 8,8% en août 2022. En outre, l’Afrique de l’ouest présente une économie dynamique qui permet d’être optimiste, notamment à travers des campagnes agricoles avec des volumes en progression.

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L’industrie en Afrique n’est pas du reste et le continent s’engage sur le chemin de la reprise après l’épisode de la pandémie avec une croissance à venir estimée à 4%. La Zone de libre-échange africaine promet également de contribuer à cette croissance. Sur le plan du crédit, on remarque « la résilience de ce secteur, malgré un durcissement manifeste des conditions de crédit ». « Le financement du secteur privé a conservé son dynamisme » en Afrique de l’ouest, a ajouté le président. En août 2022, les créances sur l’économie ont connu une croissance annuelle de 11,6% après un taux de 15 % le mois précédent ».

« Le marché des services financiers en Afrique connaitra une croissance significative dans les années à venir avec une augmentation annuelle d’environ 10% pour atteindre environ 230 milliards de dollars de revenus d’ici 2025 ». Cependant, malgré cette embellie, « un sentiment pessimiste persiste en dehors du continent » a dénoncé le président Faure. C’est le cas du journal français Le Monde qui faisait état, la semaine dernière, « de perspectives économiques médiocre au sud du Sahara ».

Une mauvaise perception

Le président Faure s’est étonné d’un tel écart de cette prédiction avec la réalité du terrain et a mis en avant les dangers de ce « billet négatif ». Il menace la capacité de l’Afrique à financer son développement. Le président a pris pour exemple « les notations souveraines qui tendent à être systématiquement défavorables aux pays africains ». Ces dernières sont souvent influencées par la richesse des pays que par le risque réel de défaut. L’Afrique a particulièrement subit ce deux poids deux mesures au cours de la pandémie de Covid 19, où la plupart des pays développés n’ont pas subi de dégradation de leurs notes. Ils ont pu alors accéder aux financements malgré une augmentation significative de leur endettement.

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Cette injustice est criarde avec l’Afrique même en comparaison avec d’autres pays en développement hors du continent. C’est le cas de l’Angola en 2017 par rapport à l’Argentine. Les conséquences s’étendent également aux taux d’intérêts élevés qui sont imposés aux pays africain même s’ils ont une note équivalente à celle d’un pays hors du continent ; c’est le cas de l’Afrique du Sud en comparaison avec le Brésil. Les investisseurs prennent en compte les notations de crédit avant de prendre des décisions, or ces notations étant systématiquement négatives, cela nuit au financement de nos économies.

Pourtant « le secteur privé est appelé à jouer un rôle crucial dans le financement du développement africain ». Le président Faure a donc appeler à rectifier ce prisme de perception négatif pour saisir pleinement les opportunités du continent africain. Ça commence à l’intérieur des États qui doivent rassurer leur secteur privé et être à son écoute, et de valoriser les opportunités extérieurs offertes aux pays africains. C’est aussi par une action concertée que l’Afrique va reprendre le contrôle de son récit. « Il est (donc) crucial pour l’Afrique de regagner collectivement la maitrise de son narratif » et le Togo est engagé dans ce sens.

Esso ASSALIH