Il y a « beaucoup d’argent » mais pas au service de la planète : Emmanuel Macron au sommet pour un nouveau pacte financier

Il y a « beaucoup d’argent » mais pas au service de la planète : Emmanuel Macron au sommet pour un nouveau pacte financier

La France accueille ces jeudi 22 et vendredi 23 juin, un nouveau sommet pour un pacte financier mondial. Initiée par le président Emmanuel Macron, cette rencontre ambitionne une refonte du système financier international.

Ce sommet vise à réorienter l’organisation financière mondiale suite aux multiples crises que connait le monde. L’architecture financière internationale représentée par le FMI, la Banque mondiale et autres est fortement décriée et nécessite une rénovation clament les organisateurs de ce sommet. Il connait la présence de plusieurs personnalités dont des chefs d’États africains et d’autres continents, le Premier ministre chinois, le chef de l’ONU.

De grandes attentes

A l’ouverture de ce sommet pour un nouveau pacte financier, le président Macron a appelé à la « mobilisation générale », rapporte l’AFP. « Nous devons assumer un choc de financement public » a-t-il lancé constatant qu’il y a « beaucoup d’argent » mais pas au « service des progrès de la planète ».

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Pour le président français, le système financier actuel, « fruit d’un consensus passé », « ne va sans doute plus assez vite ». Ce qui veut dire qu’il « n’est plus tout à fait adapté et qu’il faut réaligner sur nos objectifs ». En effet, ces institution financières sont décriés car posant des conditions très difficiles à leur prêts. Au même moment, les besoins des pays qui recourent à ces financements sont énormes.

Plusieurs idées sont en débat notamment différentes taxations dont celle d’une taxe internationale sur les émissions carbone du transport maritime. Des réformes institutionnelles, la restructuration des dettes des pays pauvres, entre autres seront aussi discutées. Des voix soutiennent la suspension du paiement de la dette en cas de catastrophe naturelle.

Une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement et plus de 300 représentants d’institutions financière internationales sont présent à ce sommet. La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen qui représente le président Biden, a annoncé que Washington fera « pression » pour que les créanciers des pays pauvres et en développement participent aux négociations de restructuration des dettes.

Un sommet de plus !

Plusieurs observateurs craignent que ce sommet soit un de plus avec des promesses qui ne vont jamais se concrétiser. D’autant plus que des pays du Nord ont boycotté ce sommet alors qu’il ambitionne de bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le sud. Plusieurs dirigeants du nord comme Joe Biden se sont fait représenter. En outre, le sommet ne dispose pas de mandat pour prendre des décisions concrètes.

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Plusieurs pays dont ceux qualifiés de pauvre, ont encore en mémoire les belles promesses faites dans des sommets passés et qui n’ont toujours pas été tenues alors que la mobilisation pour soutenir l’Ukraine en un peu plus d’un an est impressionnante.

La promesse formulée en 2009 à la COP15 de Copenhague de fournir 100 milliards de dollars par d’ici 2020 pour aider les pays pauvres à s’adapter face au réchauffement climatique peine à se matérialiser. C’est le même cas pour l’enveloppe de 100 milliards de Droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI. Son système de redistribution est très inégal et les pays pauvres sont les premiers oubliés. Sur les 650 milliards de dollars en DTS émis dans le cadre de la pandémie, seuls 33 milliards sont allés vers l’Afrique.

La Rédaction