Une bataille diplomatique a eu lieu ce mardi au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à propos du conflit israélo-palestinien. Des pays occidentaux ont dénoncé le fait que le mandat de la commission chargée d’enquêter sur le sujet ne soit pas limité dans le temps et que le Conseil se penche trop sur le cas d’Israël, rapporte l’AFP.
Une rivalité meurtrière impose depuis plusieurs décennies Palestiniens et Israéliens, sur fond de partage de territoires et d’opposition religieuse. En avril 2021, le conflit israélo-palestinien a connu une escalade qui a amené le Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU à créer une commission pour enquêter sur les violations des droits humains dans les Territoires palestiniens et en Israël ainsi que les causes profondes de ce conflit.
Le conflit israélo-palestinien, la pomme de discorde
La commission d’enquête de l’ONU sur le conflit israélo-palestinien divise les pays au Conseil des droits de l’homme. Les États-Unis ont, au nom de 27 pays occidentaux, dénoncé ce mardi le fait que le mandat de cette commission ne soit « pas limitée dans le temps ». L’ambassadrice américaine Michèle Taylor, a expliqué que ces 27 pays sont « profondément préoccupés » par cette situation et le fait que la commission n’ait pas de « clause de péremption ».
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Cette dernière s’exprimait devant le CDH après la présentation d’un rapport des enquêteurs. Ce rapport publié il y a quelques jours a relevé des violations des droits de la société civile aussi bien en Israël que dans les territoires palestiniens occupés. La plupart de ces violations sont imputées aux autorités israéliennes. Ces dernières avaient rejeté ces allégations à leur encontre et le représentant d’Israël n’a pas participé aux débats ce mardi, le pays ne coopérant pas avec la commission.
« Notre rapport montre que les autorités israéliennes ont eu recours à diverses méthodes punitives visant à dissuader et à entraver les activités des membres de la société civile palestinienne » a indiqué Mme Pillay, présidente de la commission, dans une allocution vidéo. Mais les autorités israéliennes, américaines et d’autres pays occidentaux ne cessent de dénoncer l’attention accordée à l’État hébreux par le Conseil d’enquête sur le conflit israélo-palestinien.
Des soutiens à la commission
Le Venezuela qui s’est exprimé au nom de plusieurs pays dont la Chine, la Russie l’Iran, a apporté son soutien à la commission d’enquête sur le conflit israélo-palestinien, a constaté l’AFP. « Nous sommes très préoccupés par les tentatives visant à saboter » cette commission a indiqué l’ambassadeur vénézuélien Hector Constant Rosales. Pour le représentant palestinien, Ibrahim Khraishi, la déclaration des Etats-Unis, citée plus haut, « est une honte ».
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« Le mandat illimité est plus que justifié » a indiqué de son côté, Miloon Kothari, l’un des enquêteurs de la commission lors d’une conférence de presse après la réunion du CDH. « Un pays a demandé aujourd’hui pourquoi la commission n’a pas de clause de péremption. Je répondrai que nous aimerions une date de péremption pour l’occupation israélienne », a-t-il rétorqué aux allégations des USA.
Le représentant de l’Union européenne s’est, quant à lui, contenté de rappeler que certains de ses États membres n’avaient pas soutenu la création de la commission en raison des inquiétudes « concernant l’étendue de son mandat et son caractère permanent ».
La Rédaction