« Les autorités françaises se sont transformées en une junte» dixit Abdoulaye Maiga à l’ONU

« Les autorités françaises se sont transformées en une junte» dixit Abdoulaye Maiga à l'ONU

A la tribune des Nations-Unies ce samedi 24 septembre, le Premier ministre malien par intérim a tenu son allocution. Le Colonel Abdoulaye Maiga, est revenu sur les relations tendues entre son pays et certains partenaires tout en lançant un pique aux autorités françaises.

La 77e session de l’assemblée générale des Nations Unies s’est ouverte le mardi 13 septembre 2022. Mais ce n’est que le 20 septembre que se sont ouverts les débats de haut niveau avec les passages des différents chefs d’Etats ou leurs représentants à la tribune pour leurs allocutions.

L’affaire des «mercenaires ivoiriens» est purement judiciaire

Le Premier ministre Abdoulaye Maiga, qui s’est exprimé au nom du Mali a apprécié la tâche effectuée par le sécrétaire générale de l’ONU. Mais lui a exprimé «son désaccord» face à sa position sur les « 49 mercenaires ivoiriens». Le Mali considère que les attributions de Antonio Guterres ne lui donnent pas autorité pour qualifier judiciairement les «infractions liées à cette affaire». Pour le Mali, cette affaire est purement judiciaire et bilatérale.

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Le Mali ne s’en tient qu’à la note verbale de la Minusma du 22 juillet 2022 qui rejettait tout lien entre les Nations Unies et ces militaires, rappele M. Maiga. Malheureusement les propos de M. Guterres qui a indiqué que ces militaires ne sont pas des mercenaires a inspiré des chefs d’Etat ouest-africains. A ces derniers, le Premier ministre malien par intérim a fait des précisions.

Au président en exercice de la Cedeao, le bissau-guinéen Umaro Cissoko Umbalo, M. Maiga a rappelé qu’il existe entre l’organisation qu’il dirige et les Nations Unies «un principe de subsidiarité, d’ailleurs aux contours flous (..) et non un principe de mimétisme ». Il l’a également invité à ne pas «banaliser la Cedeao». Quant au président nigérien Mohamed Bazoum, le Premier ministre malien juge inutile de lui répondre puisqu’il «n’est pas un nigérien » au vu de son «comportement» différent de celui des nigériens, selon lui.

Abdoulaye Maiga compare les autorités françaises à une junte

Tout en rappelant l’accusation de son prédécesseur envers la France d’«abandon en plein vol » du Mali, le Premier ministre par intérim a ajouté que l’Elysée les a «poignardé dans le dos». Ce en « commanditant et préméditant des sanctions inédites et illégales, illégitimes et hunumaines de la Cedeao et de l’UEMOA contre le Mali ».

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Aussi « les autorités françaises profondément anti françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des lumières se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme», a indiqué Abdoulaye Maiga. Quant à sa saisine de l’ONU contre la France, le Mali estime qu’ «il y va de l’intégrité de l’organisation » de faire réunir le Conseil de sécurité.

En effet, Abdoulaye Maiga répète que son pays détient des preuves de l’agression de la France et de son soutien aux groupes terroristes. Pour finir M. Maiga a adressé un message au président ivoirien Alassane Ouattara. Tout en le remeciant de ses conseils lors de son allocution, il lui rassure que les autorités maliennes n’ont pas d’agenda caché. Et lui promet que «le troisième mandat ne sera pas possible» au Mali, tout en expliquant en détail les étapes que suit ce mandat. Une référence à peine voilée à l’actuel mandat du président ivoirien.

Edoh