Dans une interview accordée à la radio RFI, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a adressé une menace aux militaires qui dirigent le Niger. Mme Colonna a indiqué qu’ils ont jusqu’à demain pour renoncer à leur « aventurisme ».
Le 30 juillet dernier, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a donné un ultimatum d’une semaine au CNSP qui dirige le Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel. Faute de quoi, une intervention militaire pourrait être décidée. Les modalités de cette attaque ont d’ailleurs été définies cette semaine. Le délai expire demain et le CNSP ne semble pas prêt à céder aux pressions.
Catherine Colonna menace le CNSP
Catherine Colonna a eu un entretien ce matin avec le Premier ministre du régime nigérien déchu, Ouhoumoudou Mahamadou. Au micro de Rfi, Elle explique cette rencontre par le fait que M. Mahamadou représente le gouvernement légitime du Niger qui est leur interlocuteur. De cette rencontre, il ressort que la communauté internationale et les pays de la région ouest-africaine sont unanimes pour condamner « cette aventure menée par quelques militaires au Niger ».
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Aussi s’aligne-t-elle derrière les mesures déjà appliquées par la Cédéao et insiste qu’il faut « prendre très au sérieux » la menace « d’intervention d’une force régionale ». Sans dire si la France pourrait avoir un rôle à jouer dans cette intervention, Catherine Colonna souligne qu’en cas de non-respect de l’ultimatum, « les chefs d’État concernés devraient prendre une décision, ils ont indiqué laquelle ». Par conséquent, « il est temps pour les putschistes de renoncer à leur aventure » a-t-elle indiqué.
Catherine Colonna s’est montrée très remontée contre les militaires derrière la situation qui prévaut au Niger. Elle insiste que « les coups d’État n’ont plus lieu d’être, ils sont inacceptables (…) c’est le coup d’État de trop ». Quant aux accords militaires dénoncés par le CNSP, la ministre juge que la présence des forces françaises au Niger s’est faite « sur la base d’accords signés avec les autorités légitimes » du Niger.
Aussi la France ne reconnait pas « les décisions prises par les putschistes ». La cheffe de la diplomatie française a encore insisté que les militaires au Niger « ont jusqu’à demain pour renoncer à cet aventurisme, ces aventures personnelles, et restaurer la démocratie » dans le pays.
La Rédaction