Niger : la délégation de la Cedeao snobée par le général Tchiani

Niger - la délégation de la Cédéao esquivée par le général Tchiani

Alors qu’elle se rendait à Niamey le jeudi 3 août avec pour mission de tout faire pour un règlement à l’amiable de la crise, le délégation de la Cédéao est repartie ce matin, bredouille. Son séjour au Niger s’est arrêté à l’aéroport où elle a atterri la nuit du jeudi.

Jeudi soir, le président en exercice de la Cédéao, le nigérian Bola Tinubu a enclenché la voie diplomatique pour le règlement de la crise au Niger. Une délégation a donc été envoyée à Niamey pour rencontrer le chef du CNSP, le général Abdourahmane Tchiani et le président déchu Mohamed Bazoum.

La délégation de la Cédéao repart bredouille

« Les envoyés de la Cédéao sont repartis » dans la nuit du jeudi à vendredi, a indiqué un des membres de la mission. Ils n’ont pas pu rencontrer le général Tchiani, ni Mohamed Bazoum. Cette délégation de la Cédéao qui était conduite par l’ancien chef d’État du Nigéria Abdulsalami Abubakar, n’est restée qu’à l’aéroport où elle a atterri, avant de repartir tôt ce matin.

Niger : le président Tinubu demande à la Cédéao de « tout faire » pour une résolution « à l’amiable » de la crise

Cette délégation avait pour but de « présenter les demandes des dirigeants de la Cédéao », à savoir le rétablissement des institutions de la République et le retour au pouvoir de Bazoum. Elle a néanmoins pu discuter avec certains membres du CNSP à l’aéroport. Au même moment, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au pouvoir, a indiqué qu’il riposterait « immédiatement » en cas d’ « agression ou tentative d’agression » de la part de la Cédéao contre le Niger.

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Ils ont aussi dénoncé les accords militaires conclus avec la France et rappelé les ambassadeurs nigériens dans quatre pays. Alors que la délégation de la Cédéao repartait bredouille de Niamey, le président déchu Bazoum publiait une tribune dans le journal américain Washington Post. Il s’y présente comme un « otage » et appelle les États-Unis à intervenir pour rétablir l’ordre constitutionnel dans son pays.

La question d’une intervention militaire serait probablement la dernière option encore sur la table après l’échec de la mission de la délégation de la Cédéao. Les chefs d’état-major de la Cédéao achèvent d’ailleurs leurs travaux ce vendredi. Le besoin en militaires pour une intervention au Niger est déjà défini et les pays qui vont contribuer avec leurs troupes sont déjà connus à savoir le Sénégal, le Ghana, le Bénin et le Nigéria.

Esso ASSALIH