Combats à Khartoum: le Soudan déchiré par la rivalité entre les deux généraux dirigeants

Combats à Khartoum: le Soudan déchiré par la rivalité entre les deux généraux à la tête du pays

Alors que la rivalité entre les deux généraux à la tête de la transition au Soudan grandissait, la capitale Khartoum s’est réveillée ce samedi matin au son de tirs et explosion. Des combats ont éclaté entre les camps des deux hommes, avec des déclarations opposées, rapporte l’AFP.

Depuis des jours, des rumeurs circulaient à Khartoum sur des affrontements imminents entre les camps des deux généraux. Jeudi, l’armée dirigée par le général Abdel Fattahal-Burhane ,chef de facto du pays, dénonçait un déploiement « dangereux » des paramilitaires dans la capitale et ailleurs dans le pays. A leur tête se trouve le général Mohamed Hamdane Daglo dit Hemedti, numéro 2 de la junte au pouvoir depuis 2021.

Les deux généraux à couteaux tirés

Ce matin, plusieurs tirs et explosions quasi-ininterrompus ont réveillé les habitants de Khartoum. En quelques heures, les Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti, ont annoncé avoir pris l’aéroport international de Khartoum. Ils auraient aussi pris le palais présidentiel où siège habituellement le général al-Burhane, numéro 1 du pays.

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Les FSR qui regroupent les anciens miliciens de la guerre du Darfour, indiquent avoir aussi pris le palais réservé aux hôtes de l’État, un aéroport du nord du pays et « d’autres bases dans différentes provinces ». Dans leur communiqué, les FSR ont appelé à « se rallier à elles » non seulement la population, mais aussi les militaires qu’elles rassurent ne pas viser.

C’est plutôt « leur état-major qui les utilise pour rester sur son trône, quitte à mettre la stabilité du pays en péril », assure le communiqué. L’armée a, de son côté, dénoncé des « mensonges » et de la « trahison » d’une force qui a récemment déployé ses blindés et hommes à travers le pays sans la consulter.

Rivalité entre les deux camps

Les camps des deux généraux s’e rejette la responsabilité des combats. « Les combats » ont commencé quand les FSR ont attaqué des bases de l’armée « à Khartoum et ailleurs au Souda » a affirmé à l’AFP, le porte-parole de l’armée, le général Nabil Abdallah. L’armée « accomplit son devoir pour protéger la patrie » a-t-il ajouté. Les FSR, de leur côté, disent avoir été « surprises au matin par l’arrivée d’un important contingent de l’armée qui a assiégé leur camp de Soba » au sud de Khartoum

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Leur chef, le général Hemedti a assuré sur la chaîne qatarie Al-Jazeera que ses combattants «ne s’arrêteraient pas avant d’avoir pris le contrôle de l’ensemble des bases militaires» Quant aux populations, elles sont cloîtrées chez elles a tweeté l’ambassadeur américain John Godfrey, qui dit rester aussi « à l’abri ». Lors du coup d’État, le 25 octobre 2021, les deux généraux al-Burhane et Hemedti avaient fait front commun. Mais avec temps, le numéro 2, n’a cessé de dénoncer le coup d’État et se ranger du côté des civils.

C’est la rivalité entre les deux généraux qui a empêché la signature d’un accord politique censé sortir le pays de l’impasse. Les divergences portent essentiellement sur l’avenir des paramilitaires. Si L’armée ne refuse pas leur intégration dans ses rangs, elle veut imposer ses conditions d’admission et limiter leur incorporation dans le temps. Le général Hemedti, lui, réclame une inclusion large et surtout sa place au sein de l’état-major. Les combats se poursuivent et le syndicat officiel des médecins a indiqué à l’AFP que trois civils ont été tués.

Esso ASSALIH