Le Niger suspend toute coopération avec l’OIF, cette « coquille vide »

Le Niger rompt toute coopération avec l’OIF, cette « coquille vide »

Le week-end dernier, le Niger a adressé une réponse du berger à la bergère à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette institution qui avait suspendu Niamey de ses instance, a vu le Niger suspendre ce 24 décembre, toute coopération.

Le 19 décembre dernier, après une réunion en visioconférence, le Conseil permanent de la Francophonie avait suspendu le Niger des instances de l’institution. Ceci pour dénoncer le coup d’État du 26 juillet qui a renversé Mohamed Bazoum. Une décision qui décrédibilise l’OIF selon les autorités de Niamey. Mais l’OIF précisait que sa décision ne remettait pas en cause les programmes destinées aux populations.

Plus de coopération avec l’OIF

Le communiqué du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) lu par le Colonel-Major Abdourahamane Amadou Djibo, indique que c’est « par hasard », que Niamey a découvert la décision de l’OIF, du 19 décembre 2023. Une aberration pour le gouvernement du Niger qui rappelle que l’Agence de coopération culturelle technique (ACCT), ancêtre de l’OIF, est né au Niger en 1970 sous l’impulsion du président nigérien de l’époque, Hamani Diori et quelques-uns de ses pairs africains et Cambodgien.

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Aussi, est-il évident selon le CNSP, que cette décision de suspendre le Niger de la francophonie « répond aux diktats et aux intérêts de la France », qui pourtant ne faisait pas partie des pères-fondateurs de l’organisation. Cette décision est la preuve que l’OIF est un « instrument (de la France) pour défendre les intérêts français et surtout pour faire avancer ses pions en Afrique », a insisté le communiqué.

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Ce pays européen a d’ailleurs souvent imposé des candidats à la tête de l’organisation. Initialement « instrument de réconciliation avec les États », l’OIF est devenue « une coquille vide qui n’est que l’ombre d’elle-même » en se transformant en «instrument de promotion de positions diplomatiques françaises », a dénoncé le colonel Djibo.

Fort de ce constat, le CNSP et le gouvernement du Niger a décidé de suspendre toute forme de coopération avec l’organisation, a conclu le communiqué. Ces instances ont aussi saisi l’occasion pour appeler le « peuple africain à une décolonisation des esprits et à la promotion de leurs propres langues nationales conformément aux idéaux des pères fondateurs du Panafricanisme ».

Esso A.