Persona non grata : l’ONU s’oppose à la décision du gouvernement soudanais

Persona non grata de l'émissaire de l'Onu- l'organisation s’oppose

Des échanges d’invectives ont eu lieu ce vendredi entre le gouvernement soudanais et l’Organisation des Nations unies. Au centre des tensions, l’émissaire de l’ONU au Soudan l’Allemand Volker Perthes, déclaré persona non grata dans le pays.

Plus d’une fois le gouvernement soudanais s’est plaint de Volker Perthes, et le président général Abdel Fattah al-Burhan a demandé son remplacement dans une lettre adressée au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Mais ce dernier a préféré lui renouveler sa confiance.

Dispute autour de l’émissaire de l’ONU au Soudan

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a, par un communiqué ce jeudi, déclaré l’émissaire de l’Onu persona non grata. « Le gouvernement de la République du Soudan a notifié au secrétaire général des Nations unies qu’il a déclaré M. Volker Perthes (…) persona non grata à compter d’aujourd’hui » peut-on lire dans la note. L’Allemand se trouvait en Éthiopie depuis jeudi pour une série d’entretiens diplomatiques.

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Le chef de l’armée soudanaise, le général al-Burhane accuse l’Allemand d’être responsable de la guerre qui oppose ses troupes à ceux des Forces de Soutien Rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, depuis la mi-avril. Al-Burhane accusait l’émissaire de l’Onu d’avoir « dissimulé » dans ses rapports la situation tendue qui persistait avant le déclenchement des hostilités.

Sans ces « mensonges », le général « Daglo n’aurait pas lancé ses opérations militaires » avait-il affirmé dans sa lettre à Antonio Guterres. Cependant ce vendredi, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a déclaré que cette décision n’est « pas applicable ». Pour Stéphane Dujarric, le statut de « persona non grata » appliqué à l’émissaire de l’Onu est « contraire » aux principes de l’organisation.

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« Le statut de M. Perthes est actuellement inchangé et la position du secrétaire général reste celle qu’il a exprimée devant le Conseil de sécurité la semaine dernière », conclut-il. Pour rappel, Antonio Guterres avait réaffirmé sa « confiance absolue » à l’émissaire de l’ONU au Soudan en réponse à la demande de son limogeage faite par le général al-Burhane.

La question qui se pose alors est de savoir si les autorités soudanaises vont laisser M. Perthes revenir dans le pays.

La Rédaction