Au Mali, les résultats sécuritaires annoncés par le gouvernement de transition, ne seraient pas en accord avec la réalité. C’est ce que semble affirmer une étude réalisée par l’African center for strategic studies (en français CESA). Un think tank proche du pentagone.
Concrètement, les conclusions indiquent que la sécurité, la justice et la démocratie ne se sont jamais aussi mal portées depuis le coup d’Etat qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. Alors qu’Assimi Goita et son régime ont dès le départ construit leur légitimité autour de la nécessité de ramener ces trois éléments.
Le CESA a recensé une croissance des actes de violence au Mali
Selon cet institut américain, au cours des deux dernières années, le nombre d’événements violents au Mali a continué de croître, passant de 530 événements en 2020 à 634 en 2021. Pour la seule année 2022, le CESA anticipe une augmentation de 70% des actes de violence dans le pays. Au premier trimestre de l’année, 920 événements violents ont déjà été enregistrés.
Mali : une menace plane sur l’efficacité de la politique anti-terroriste des autorités de transition
«Depuis sa prise de pouvoir en août 2020, la violence s’est étendue et intensifiée à travers le Mali. Il est révélateur que la violence extrémiste ait été plus élevée au cours de chaque trimestre depuis la prise de pouvoir de la junte qu’au cours de tous les trimestres précédant le coup d’État», peut-on lire dans l’étude.
Le CESA accuse la junte de vouloir s’éterniser au pouvoir et de créer un climat de terreur
La méthodologie de l’étude du CESA porte sur la mise en contradiction des déclarations des autorités transitoires et de certains évènements. Ainsi selon ses chercheurs, si au Mali, le régime déclare avoir le soutien des populations, il serait en réalité contesté par certaines couches sociales.
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Notamment certains journalistes, universitaires, activistes et des partis politiques du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie. Le CESA pointe également du doigt la constitution annoncée par des «soutiens de la junte» d’une «brigade de vigilance» pour dénoncer les voix discordantes, paraît-il.
Chose que l’institution proche du pentagone considère comme étant des manœuvres d’intimidation des dissidents, et une preuve, selon elle, de la division de l’opinion concernant la légitimité de la transition actuelle.
Klétus Situ