Lancée deux jours après la mort de Nahel, la cagnotte pour le policier derrière le tir meurtrier a récolté plus de 1,6 millions d’euros. Elle a été fermée hier nuit, mais continue par susciter l’indignation d’une partie de la France surprise de découvrir le soutien que la société apporte au policier tueur.
Elle a déjà été surnommée la « cagnotte de la honte » par certains car venant en soutien à la famille et au policier derrière le tir qui a tué le jeune Nahel et provoqué les dernières émeutes en France. Mais au-delà de l’indignation, cette cagnotte qui a récolté plus de dons que celle ouverte en faveur de la famille de l’adolescent tué, révèle si on peut le dire, le penchant dominant de la société française.
Succès de la cagnotte pour le policier
Lancé par le militant d’extrême droite Jean Messiha, la cagnotte pour le policier a récolté en quelques jours des dizaines de milliers de dons. Le succès de cette démarche a suscité l’indignation d’une partie des français et de la classe politique. Sur les réseaux sociaux, les débats ont été et continuent d’être houleux entre soutiens et opposants à cette initiative en faveur du policier.
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Des députés de gauche ont même saisi la justice pour obtenir sa fermeture. Face à cette pression, l’initiateur de la cagnotte pour le policier l’a clôturé dans la nuit du mardi à mercredi après minuit. Elle totalise plus d’1,6 millions d’euros, marque de l’acceptation par une partie de la France de l’acte de l’agent, d’autant plus que ce montant dépasse largement celui récoltée pour la mère de Nahel, qui n’atteint pas le million d’euro. Mais sur les réseaux sociaux, elle est présentée comme un soutien à la police.
Ce soutien, des politiciens de droite ne s’en cachent pas non plus. Lundi, le président du parti les Républicains (LR) Éric Ciotti, disait comprendre la cagnotte pour le policier. Pour lui cette cagnotte n’est pas contraire aux principes de la France. « Bien au contraire, que l’on soutienne la famille d’un policier qui est aussi dans une épreuve aujourd’hui, ça ne me parait pas choquant », avait-il déclaré.
Une démarche qui divise
Sur les réseaux sociaux, le clivage est marqué entre ceux qui trouvent cette démarche immorale et ceux qui la justifient. Pour le second groupe, il s’agit avant tout d’un soutien à la police. Toutefois on peut s’interroger sur l’opportunité de cette cagnotte étant donné l’acte répréhensible commis par le policier.
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Une telle cagnotte peut facilement être interprétée comme un soutien à la dérive qu’on peut qualifier de raciste au sein des forces de l’ordre et que même l’ONU avait dénoncé au temps fort des émeutes. En ce qui consiste la destination du montant, des médias français indiquent que la mère de Nahel a porté plainte contre l’initiateur de la cagnotte pour le policier, M. Messiha ayant présenté une image coupable de l’adolescent tué.
La conséquence pourrait être que le montant soit gelé et une partie reversée à la famille de l’adolescent au titre de dédommagements selon certains spécialistes. D’autres estiment qu’une partie pourrait être reversée au policier et à sa famille. Quoi qu’il en soit cet épisode ouvre un autre chapitre dans le débat sur la place des populations issues de l’immigration dans la société française.
La Rédaction
