Les violences des gangs armés n’en finissent pas en Haïti à l’image de la journée de jeudi. Quatre policiers ont perdu la vie dans des affrontements avec ces bandits qui ont décidé de renverser le contesté Premier ministre Ariel Henry.

Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti est plongée dans une crise sécuritaire d’une grande ampleur. Les gangs armés ont pris le contrôle d’une grande partie du pays, terrorisant la population. Le Premier ministre de facto, Ariel Henry, ne parvient ni à enrayer cette vague de violences ni à organiser des élections, qu’il reporte à chaque fois, pour céder le pouvoir.

Quatre policiers tués par les gangs armés

Dans une vidéo diffusée hier matin sur les réseaux sociaux, le chef de l’un des plus importants gangs armés du pays, a annoncé des attaques coordonnées pour renverser le Premier ministre contesté. « Tous les groupes armés vont agir pour obtenir le départ du Premier ministre Ariel Henry », a indiqué Jimmy Chérizier, alias Barbecue.

Prolongement indéfini de mandat : les haïtiens dans la rue pour exiger le départ du Premier ministre

S’en sont suivis des tirs nourris dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, les assaillants visant les commissariats, l’académie de police, l’aéroport international Toussaint-Louverture et d’autres sites stratégiques.« Nous allons utiliser toutes les stratégies pour aboutir à cet objectif. Nous revendiquons tout ce qui se passe dans les rues en ce moment » a ajouté le chef de gang, juste après le début des affrontements.

Les forces de l’ordre ont tout mis en œuvre pour repousser ces attaques, subissant des pertes notamment quatre morts et cinq blessés selon le rapport du syndicat de la police à l’AFP. Deux sous-commissariats ont été incendiés dans ces affrontements. Quant au premier Ministre, il n’était pas présent dans le pays. Ariel Henry se trouvait au Kenya qui a été chargé par l’ONU de diriger une mission multinationale pour aider la police haïtienne à lutter contre les gangs armés.

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Ces affrontements entre policiers et gangs armés ont provoqué la panique dans la capitale, les établissements scolaires et diverses institutions publiques ont été fermés, les populations se sont enfermées chez elles. Des étudiants de l’Université d’État d’Haïti ont aussi été pris en otage avant d’être libérés, a confirmé à l’AFP, un responsable de l’Université. Des vols ont aussi été annulés, des projectiles ayant touché des avions et des parties d’un terminal de l’aéroport.

Ariel Henry devait quitter le pouvoir début février, après des élections en 2024. Ce scrutin n’a pas eu lieu alors qu’il en avait fait la promesse en 2022. En février dernier, les populations avaient d’ailleurs manifesté pour exiger son départ. Mercredi dernier, il a encore promis des élections en 2025.

La Rédaction