Les violences en Haïti ne faiblissent pas sous l’action des gangs armés. Ce week-end, un affrontement entre ces bandits et un groupe de paroissiens armés de machettes et venu les déloger sur l’initiative de leur pasteur, a fait plusieurs morts.
Depuis l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse en juillet 2021, les gangs armés qui sévissaient déjà dans la capitale Port-au-Prince, ont gagné en ampleur. Aujourd’hui, selon les estimations, ils contrôlent plus de 80% de la ville qui vit au rythme de violences, d’enlèvements, de tueries. La situation échappe totalement au contrôle du gouvernement actuel.
Affrontement entre paroissiens et bandits
Ce samedi 26 août, un nouvel épisode des violences occasionnées par les gangs armées dans la capitale haïtienne a endeuillé le pays. Des paroissiens menés par leur pasteur ont entrepris de déloger un gang qui contrôle la ville de Canaan, dans la banlieue de Port-au-Prince. Armés de machettes, ces paroissiens ont été accueillis par les coups de feu de ces bandits mieux armés, de fusils d’assaut.
Mouvement « Bwa Kale » : la terrible riposte des haïtiens aux violences des gangs armés
L’affrontement a fait au moins sept morts et plusieurs blessés. L’attaque a été filmée par des journalistes sur place et publiée en ligne a déclaré Marie Yolène Gilles, directrice du groupe des droits de l’homme Fondasyon Je Klere, à l’Associated Press (AP). L’initiative du pasteur a été qualifiée d’ « irresponsable » par Gédéon Jean, directeur du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’Homme (CARDH).
Lire aussi: Haïti: évasion de plus de la moitié des détenues de la prison pour femmes
Il a aussi indiqué qu’il prévoit demander au ministère de la Justice d’enquêter, tout en regrettant que la police ne soit pas intervenue. Cette démarche des paroissiens s’inscrit dans un contexte général de naissance de groupes d’autodéfense, à l’image du mouvement ‘’Bwa Kale’’, pour faire face à la violence des gangs et à l’impuissance des forces de sécurité.
C’est dans ce contexte que le Kenya a annoncé, fin juillet, être prêt à déployer 1000 policiers « pour aider à former et aider la police haïtienne à rétablir la normalité dans le pays ». Le pays s’est aussi dit prêt à prendre la tête d’une force multinationale. Mais ces propositions ont besoin de l’approbation du Conseil de sécurité pour être mis en application. Une délégation de hauts responsables du pays s’est récemment rendue en Haïti dans le cadre d’une mission de reconnaissance.
La Rédaction