Soudan : évasion de prisonniers accusés de crimes contre l’humanité

Soudan : évasion de prisonniers accusés de crimes contre l’humanité

Dans un contexte de chaos généralisé au Soudan, une évasion de prisonniers accusés de crimes contre l’humanité s’est produite. C’est ce qu’a annoncé l’un d’entre eux, M. Ahmed Haroun, dans une allocution enregistrée et diffusée à la télévision soudanaise mardi soir.

Ce n’est pas la seule évasion de prisonniers signalé depuis le début de cet affrontement entre l’armée nationale et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Samedi 22 avril l’armée a accusé les FSR d’avoir attaqué la prison d’Al-Huda à Omdurman, ce que ces derniers ont nié. D’autres évasions ont aussi été signalées.

Évasion de prisonniers

Dans un communiqué audio diffusé sur la télévision soudanaise mardi soir, M. Ahmed Haroun détenu à la prison de Kober, a confirmé une évasion de prisonniers. Ce dernier, ancien collaborateur du président déchu Omar el-Béchir et sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, se serait évadé avec d’autres hauts responsables de l’ancien régime.

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« Nous sommes restés en détention à Kober pendant neuf jours(…) et nous avons désormais la responsabilité de notre protection » a-t-il affirmé. Cette prison située à Khartoum est l’une des plus grandes du Soudan. Les gardes l’auraient laissé partir selon ses dires. Pour le moment, dans un endroit sécurisé, il s’est dit prêt à se rendre à la justice quand le calme sera revenu. Il a aussi encouragé les FSR à rejoindre l’armée nationale.

Des propos que les paramilitaires ont saisi au bond y voyant une preuve que le général al-Burhan collabore avec l’ancien régime. En effet, M. Haroun a été arrêté en 2019 à la chute d’Omar el-Béchir et est accusé de crimes contre l’humanité au Darfour. Il était détenu dans cette prison avec l’ancien président Omar el-Béchir ainsi que d’autres de ses collaborateurs. Ils sont aussi accusés de crimes contre l’humanité.

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L’armée a rejeté ces accusations se disant surprise qu’Ahmed Haroun fasse référence à elle. Elle rejette tout lien avec cet ancien responsable. Quant à Omar el-Béchir, l’armée a affirmé mercredi qu’il était « toujours dans un hôpital sous la garde de la police judiciaire», hôpital où il avait été transféré avant les combats. Quant au cessez-le-feu, il n’est que partiellement respecté, des affrontements ayant eu lieu mardi autour de « lieux stratégiques » selon le chef de la mission de l’ONU au Soudan.

La Rédaction