Réquisitions au Burkina : la justice refuse de suspendre les recrutements forcés de certains citoyens

Réquisitions au Burkina - la justice refuse de suspendre les recrutements forcés de certains citoyens

Une juge des référés a refusé de suspendre ce lundi, les réquisitions de plusieurs citoyens burkinabè dans les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), qui luttent contre les terroristes. La juge a été saisie par certains de ces citoyens qui ont été enrôlés de force.

Dans leur lutte contre le terrorisme, les autorités de la transition burkinabè ont renforcé les moyens des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) qui sont des civils recrutés et formés en accéléré pour appuyer les forces de l’ordre sur le front. Leurs rangs sont depuis quelques mois renforcés par des civils qui sont enrôlés de force, lorsqu’ils tiennent des propos jugés irrespectueux des forces de l’ordre engagés sur le front.

Recrutements forcés des citoyens

Ils sont plusieurs personnes dont les journalistes Issaka Lingani, Yacouba Ladji Bama ou des membres de la societé civile (Balai citoyen) notamment Rasmané Zinaba et Bassirou Badjo, à avoir saisi la juge. Ils ont fait l’objet de ces recrutements forcés. Eux ainsi que les organisations de la société civile et syndicats voient dans ces réquisitions décidées par le gouvernement, un moyen de faire taire les voix critiques.

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Ces personnes voulaient que le juge suspende la décision des autorités; demande qui n’a cependant pas été acceptée. La juge des référés a expliqué que selon la loi, lorsque la décision attaquée touche aux questions de sécurité nationale, elle ne peut être suspendue. Dans cette situation, il faut attendre que le juge saisi sur la légalité de la décision se prononce au fond.

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En effet, les avocats des plaignants avaient demandé à la justice administrative d’annuler les recrutements forcés qu’ils jugent « illégales ». Mais avant cette décision, ils ont demandé au juge des référés de suspendre l’exécution des décisions de réquisition. Bien qu’ils ne partagent pas la décision du juge, les avocats ont dit la respecter.

Mais Me Farama a indiqué, selon Libre Info, qu’ils « envisagent d’autres recours. Nous allons faire appel à toutes les possibilités que la loi nous donne » a-t-il insisté. Pour sa défense, l’agent judiciaire de l’État soutient que ces recrutements forcés ou réquisitions « sont faites sur la base d’un certain nombre de textes ».

Esso A.