La Cour de justice de la Cedeao a planché ce mardi 31 octobre, sur les requêtes en urgence introduites par les avocats d’Ousmane Sonko. L’audience a donné lieu à des échanges houleux entre Juan Branco et un juge de la Cour qui s’interrogeait sur la participation de l’avocat français à l’audience.
Contrairement à la demande de l’État sénégalais, l’audience en urgence des requêtes du conseil d’Ousmane Sonko devant la cour a eu lieu ce mardi. Elle s’est tenue par vidéoconférence, les avocats de Sonko et celui de l’État du Sénégal étant au Sénégal alors que la Cour statue au Nigéria. Les juges devaient se prononcer sur la radiation de Sonko des listes électorales, la dissolution de son parti.
Prise de bec entre Branco et la Cour
Les avocats de Sonko, dont le célèbre pénaliste français Juan Branco, ont voulu un jugement rapide pour ne pas compromettre la candidature de leur client. L’audience a été principalement marquée par un échange houleux entre Maître Branco et le Vice-Président de la Cour, le juge ivoirien Gbèri-bè Ouattara, quand ce dernier a voulu savoir la légitimité de sa participation au procès en tant que représentant.
Cour de la Cedeao : le Sénégal demande le report de l’audience sur Sonko pour défaut d’internet
Le juge a questionné l’avocat sur la nature d’une lettre envoyée à l’ordre des bâtonniers de Dakar, à savoir si elle était à caractère déclaratif ou une demande d’autorisation. Juan Branco a expliqué à plusieurs reprises que la lettre est déclarative, ce qui n’a pas empêché le juge d’insister sur sa question, rapporte Senego. L’avocat a alors lancé « Monsieur le président, si vous voulez m’empêcher à plaider pour la cause de M. Sonko, faites-le. Ne trouvez pas un prétexte ». Visiblement offensé par ces propos, le juge Ouattara a traité l’avocat d’ « impoli ».
Lire aussi: Retour d’Ousmane Sonko : une preuve de l’indépendance de la justice sénégalaise?
Les échanges véhéments se sont un peu poursuivis face au refus de Maître Branco de rectifier ses propos, et les débats se sont concentrés sur la légitimité de sa présence. Une présence que conteste aussi l’État Sénégalais dont l’Agent judiciaire avait, plus tôt, émis le souhait que l’avocat français soit révoqué. Aussi, la Cour a décidé de reporter sa délibération au 6 novembre, le temps d’examiner le fond du dossier et la légitimité de l’avocat Juan Branco à représenter Ousmane Sonko à cette audience.
Le Conseil de l’homme politique sénégalais, y a vu une nouvelle manœuvre de l’État sénégalais pour empêcher la candidature de Sonko à la présidentielle de 2024. En attendant, au Sénégal, un service du ministère de l’intérieur (DGE) a refusé mardi, d’exécuter la décision de la commission électorale nationale autonome (CENA), de rétablir Sonko sur les listes électorales et de lui délivrer les fiches de parrainage indispensables pour sa candidature. La Direction générale des élections (DGE) explique qu’elle n’a « pas de compétence pour mener une quelconque action sur le fichier électoral ».
La Rédaction