Transition au Niger : mission impossible pour la médiation algérienne?

Transition au Niger - mission impossible pour la médiation algérienne?

Annoncée en grandes pompes la semaine dernière, la médiation algérienne au Niger a déjà du plomb dans l’aile. Le gouvernement du président Tebboune a annoncé ce lundi 9 octobre, la suspension de son engagement à entamer des discussions au Niger pour une sortie de crise.

La question de la transition au Niger est toujours brûlante sur les lèvres. Alors que certaines parties ne veulent pas entendre parler de transition, la question de sa durée semble être au cœur des tractations chez d’autres. C’est ce qu’on peut déduire de l’annonce de la médiation algérienne et de la réponse des autorités nigériennes.

A quand la médiation algérienne ?

La médiation algérienne qui devait être engagée au Niger est suspendue. C’est ce qui ressort du communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères de ce lundi repris par l’agence de presse algérien (APS). Cette suspension court « jusqu’à l’obtention des clarifications nécessaires » sur cette médiation. Une annonce qui prend le contre-pied de celle pleine d’espoir faite par l’Algérie la semaine dernière concernant l’accord donné par le Niger sur sa proposition de médiation.

Niger : va-t-on vers une transition de six mois ?

Cette annonce avait provoqué une réaction contradictoire du Niger dont le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine avait indiqué avoir appris la nouvelle sur les réseaux sociaux. Il avait même évoqué une « incompréhension avec l’Algérie », insistant qu’il fallait d’abord « s’entendre sur le contenu de l’initiative ». En effet, fin août, l’Algérie avait proposé une solution de sortie de crise basée sur une transition de six mois maximum dirigée par une personnalité civile acceptée par toutes les sensibilités politiques.

Lire aussi: Transition au Niger : 6 mois, une durée qui ne plait à aucun des camps

Ali Mahamane Lamine Zeine, Premier ministre du Niger

Le dirigeant actuel du Niger, le général Abdourahmane Tchiani avait évoqué « une période de transition qui durerait au maximum trois ans ». Ce à quoi le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, avait répondu en conférence de presse le 29 août, qu’ « à notre avis, le processus peut être terminé en six mois, de manière à ce que le coup d’État ne devienne pas un ‘’fait accompli’’ ».

Mais le 2 octobre, après l’annonce de la médiation algérienne, le Niger avait indiqué que seul un forum national inclusif pourra déterminer la durée de la transition. Il est donc clair que ce sujet est la pomme de discorde entre les deux parties. D’autant plus que le communiqué algérien d’hier indique les discussions entre les chefs de diplomatie des deux pays « n’ont pas été concluants » sur « le programme et le contenu » de la médiation algérienne.

Esso ASSALIH