Cameroun : Vincent Bolloré condamné à verser des millions à 145 paysans

Cameroun : Vincent Bolloré condamné à verser des millions à 145 paysans

L’homme d’affaires français Vincent Bolloré a été condamné à verser 140 000 euros à 145 paysans camerounais. L’information a été donnée par le journal Libération ce lundi 9 octobre 2023.

C’était le 29 septembre dernier que le tribunal de grande instance de Nanterre (France) a condamné le Société financière du caoutchouc (Socfin). Cette société est la maison mère de la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm). Selon les paysans, l’homme d’affaire Vincent Bolloré contrôle la Socapalm à travers Socfin.

Vincent Bolloré condamné

Le groupe Bolloré dirigé par l’homme d’affaires français Vincent Bolloré est considéré comme responsable des désagréments causés aux 145 paysans du village de Kribi, dans le sud du Cameroun. En effet, la Socapalm exploite de vastes plantations de palmiers à huiles dans cette localité. Cette activité s’est matérialisé par la confiscation des terres de ces agriculteurs, privés de leurs moyens de subsistance, l’agriculture, la chasse etc.

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En vertu de la loi de 2017 sur le « devoir de vigilance » adopté en France, les multinationales du pays doivent veiller au respect des droits humains, des libertés fondamentales, de la santé et de la sécurité des personnes et de l’environnement dans leurs activités. Ceci concerne aussi bien la société mère que ses filiales directes ou indirects, ses sous-traitants et fournisseurs. Aussi la cour d’appel de Versailles a estimé en fin 2022 que les activités de la Socapalm sont « susceptibles de porter atteinte aux droits fondamentaux » de ces paysans riverains qui avaient porté plainte

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Palmeraie de Socapalm

La Cour a exigé des documents de ces deux sociétés pour évaluer le rôle que y jouent le groupe Bolloré. La Socfin n’a pas donné suite à cette demande d’où sa condamnation à verser 140 000 euros soit 91,9 millions de FCFA. Socfin devra en outre verser 4000 euros (près de 2,8 millions de FCFA) par jour de retard à présenter les documents demandés, précise le site investiraucameroun.

« C’est la première victoire concrète de plaignants depuis la loi sur le devoir de vigilance des multinationales » s’est réjouit Me Fiodor Rilov, avocat des paysans riverains de ces plantations. Ce n’est pas seulement au Cameroun que les activités de Vincent Bolloré sont décriés. Des riverains d’une plantation au Cambodge ont aussi engagé une procédure contre le groupe et leur demande sera examinée début 2024 par la justice française, précise Libération.

La Rédaction