Présidentielle : après son plan B gagnant pour Sonko, voici la proposition de Rachid Nekkaz aux Sénégalais

Présidentielle - après son plan B gagnant pour Sonko, voici la proposition de Rachid Nekkaz au Sénégalais

Après son plan proposé à Sonko pour devenir président du Sénégal malgré tout, l’homme d’affaires, politique et panafricaniste algérien Rachid Nekkaz, fait une nouvelle proposition au peuple sénégalais. Face à cette crise qui risque de s’enliser, l’homme politique propose d’autres alternatives à tous les camps dans une tribune dont notre rédaction a reçu copie.

En 2023, face à la cabale judiciaire clairement ourdie contre Ousmane Sonko pour l’empêcher d’être candidat à la présidentielle, Rachid Nekkaz avait mis sur la table une proposition, et dont il a fait la promotion en septembre 2023 lors d’une tournée en Afrique notamment au Sénégal. Il s’agissait pour Sonko de nommer une doublure, un candidat adoubé (acte 1) qui créerait par décret ou référendum une fois élu le poste de Vice-Président au profit de M. Sonko (acte 2), qui deviendrait Président après la démission de son candidat fraîchement élu (acte 3). Plan finalement adopté par le Pastef.

Bien comprendre la crise au Sénégal

Le plan B de Rachid Nekkaz adopté par le Pastef a fait douter Macky Sall, qui voyant le danger venir, a décidé de reporter les élections créant cette crise. Rachid Nekkaz propose de s’élever au-delà des passions et d’analyser la situation. Pour cela, il fait deux observations sur la différence fondamentale de nature entre le point de vue citoyen et le regard de l’homme d’Etat pour régler une crise politique ou institutionnelle dans un pays. Généralement, le citoyen se fonde sur la loi, la morale et les principes communément admis dans la société de son pays pour juger si un responsable politique est bon ou mauvais.

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S’il le juge bon, ce citoyen décidera de renouveler sa confiance à l’élu. En revanche, s’il le considère mauvais, le citoyen exigera démocratiquement son départ sans se soucier des conséquences humaines, judiciaires et matérielles pour l’élu en question, éconduit par les urnes. Si cet élu est un Maire ou un Député, le choix majoritaire du citoyen de ne pas voter pour lui sera respecté car ces deux catégories d’élu n’ont pas d’autorité sur la justice et les principaux leviers de pouvoir. Cependant, lorsqu’il s’agit d’un Chef d’État, la donne est différente, indique Rachid Nekkaz.

Pour peu qu’il se considère en danger en quittant le pouvoir – surtout si l’opposition est farouchement déterminée à lui faire payer un comportement qu’elle juge « inamical » – le Président d’un pays fera tout ce qui est en son pouvoir pour user de toutes ses prérogatives constitutionnelles dans le seul but de retarder au maximum cette échéance du départ, quitte à plonger le pays dans une crise politique aiguë, génératrice de manifestations incontrôlées de violences, de dérapages probables des forces de sécurité, d’ingérences étrangères et d’interrogations politiques de l’institution militaire à l’image de la multiplication des coups d’État en Afrique. C’est cette situation où la conscience habituelle du citoyen n’est pas suffisante pour sortir le pays de la crise, que traverse le Sénégal.

La solution de Rachid Nekkaz aux Sénégalais

A situation exceptionnelle, solution exceptionnelle. Rachid Nekkaz rappelle la décision salutaire prise par Macky Sall en juillet 2023 de ne pas se représenter. L’homme politique algérien avait loué cette décision mais regrette que l’Opposition sénégalaise n’ai pas compris ou a feint de ne pas comprendre que ce  » cadeau politique  » devait s’accompagner implicitement d’une certaine  » pondération en retour « . Notamment un engagement à voter une loi d’amnistie financière de façon à faire table rase du passé. Car, il ne faut pas être naïf ou dupe, conseille M. Nekkaz. Que ce soit en Occident ou en Afrique, tous les Chefs d’Etat ont quelque chose à se reprocher. Les exemples sont légion. Trump aux États-Unis, Sarkozy en France ou Berlusconi en Italie représentent quelques exemples d’une longue liste pour illustrer son propos.

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Rachid Nekkaz, homme d’affaires et politique algérien et panafricaniste

Les Présidents ne sont pas des saints immaculés, ni des kleptomanes invétérés. Macky Sall a pris peur et il a eu raison, l’exemple de la chute de Bouteflika en Algérie et de ses nombreux collaborateurs dont certains sont encore en prison aujourd’hui est encore chaud. Fort de sa conception réaliste des sociétés humaines, Rachid Nekkaz considère que le moindre mal pour aider le peuple sénégalais à sortir de cette crise serait de proposer à tous les anciens Présidents du Sénégal de devenir, après la fin de leur mandat,  » Président d’Honneur  » grâce à une proposition de loi votée dans les prochains jours à l’Assemblée nationale. Sans pouvoir exécutif, ils garderaient une résidence d’État, un salaire décent, une secrétaire, un chauffeur avec véhicule et une immunité, et pourraient être consultés vu leurs expériences.

A défaut de cette solution originale qui aura le mérite de rassurer le Président Macky Sall et de permettre au peuple sénégalais de surmonter cette crise en organisant d’ici 3 mois des prochaines élections, Rachid Nekkaz propose une autre alternative, une  » chirurgie politique « . C’est l’arme de  » l’amnistie générale  » pour les délits financiers, et non pour les crimes de sang pour lesquels des réparations seront versées par la justice aux parents des victimes. Rachid Nekkaz rappelle qu’il avait proposé vainement cette idée audacieuse en 2014 au Président algérien Bouteflika avant que les événements de 2019 ne balayent en un éclair 20 ans de son pouvoir sans partage. Son avantage est de faire table rase du passé et d’écrire un nouveau chapitre de l’Histoire sénégalaise et son inconvénient réside dans son impopularité.

C’est au Peuple sénégalais, à l’Opposition, aux Députés et au Président Macky Sall – et à personne d’autre – de décider de la pertinence ou de l’absurdité de ces propositions politiques et institutionnelles de la Présidence d’Honneur ou à defaut de l’amnistie financière, a conclu M. Rachid Nekkaz.

La Rédaction