Les autorités nigériennes ont mis à jour une nouvelle manoeuvre de déstabilisation du pays. La télévision nationale a annoncé ce jeudi soir la découverte d’une cache d’armes et d’un « centre d’opération militaire » à Niamey, et la France est le premier suspect.
Les relations entre le Niger et la France ne cessent de se détériorer depuis le coup d’État de juillet 2023. Après l’expulsion de ses militaires et de son ambassadeur à Niamey, la France est accusée de tentative de déstabilisation de ce pays du Sahel. Ce, à travers notamment l’opération militaire récemment brandie par la Cedeao contre le Niger.
Une cache d’armes découverte à Niamey
Dans l’élément passé sur la télévision nationale nigérienne, le journaliste a rappelé des évènements qui se sont produits après le départ des troupes françaises basées au Niger. Il s’agit des « conteneurs de matériels convoyés vers le Tchad et des vols réguliers en direction de la France à partir de Niamey ». Ces observations ont fait croire que les français ont emporté toutes leurs armes.
Niger : une nouvelle mission européenne expulsée du pays, l’UE s’insurge
La surprise était donc grande lorsque « des perquisitions opérées les 19 et 20 février 2024 par une équipe mixte de la gendarmerie, de la police scientifique et de la police judiciaire ont permis de faire une découverte qui donne froid au dos ». Les perquisitions ont eu lieu dans une maison située au quartier Francophonie anciennement occupée par des instructeurs militaires français jusqu’à leur départ de Niamey.
Mais aussi dans les locaux de l’ancienne opération civilo-militaire européenne « Eucap Sahel », dont le Niger a récemment dénoncé l’accord d’installation et refoulé des membres à l’aéroport de Niamey. Les perquisitions ont permis de découvrir « un vrai centre d’opération militaire et une cache d’armes et de munitions ». Ces armes, images à l’appui, sont constituées de lance-roquettes antichar, de fusils d’assaut, de drones, des grenades d’énormes quantités de munition, d’autres matériels et des véhicules 4×4. Ces derniers ne sont pas tous immatriculés mais de fausses plaques d’immatriculation ont aussi été découvertes.
La déstabilisation du Niger
Pour le journaliste de la télévision nationale, ces découvertes montrent que les « militaires français ont laissé sciemment derrière eux tout un arsenal de guerre en plein centre-ville de Niamey qui en dit long sur leurs intentions ». Ces intentions sont celles exprimées par un expert français en renseignement sur la chaîne LCI, c’est-à-dire « monter des opérations de déstabilisation cette fois-ci plus clandestines », du Niger.
Lire aussi: Reprise de la coopération : le coup de gueule du Premier ministre du Niger à la Banque Mondiale
La volonté de déstabilisation a été confirmée par l’ancien ambassadeur Sylvain Itté devant l’Assemblée nationale française, qui indiquait que la France dispose au Niger des contacts avec lesquels elle continue à travailler, précise le journaliste. Au-delà des armes, d’autres découvertes permettent d’étayer la thèse de déstabilisation soutenue par les autorités nigériennes. Il s’agit d’ « une grande quantité de cartes géographiques sur l’Afrique de l’ouest ». Dans le lot, une carte de TASKER, une localité nigérienne où a été découverte récemment « des mines et des missiles sol-air de longue portée ».
Parmi les cartes, se trouvait aussi celle de Niamey « sur laquelle toutes les places stratégiques de la capitale sont soigneusement identifiées et marquées » a précisé le journaliste, images à l’appui. A aussi attiré l’attention, une inscription en rouge sur un tableau d’affichage et qui stipulait « la paix, on peut l’éviter ». Selon le journaliste de la télévision, « au stade actuel de nos rapports avec la France, il s’agit d’actions soigneusement planifiées pour semer le chaos à Niamey ».
La Rédaction
