Niger : la France évacue ses ressortissants dès aujourd’hui

Niger - les ressortissants français évacués dès aujourd’hui

Les ressortissants français au Niger peuvent commencer par quitter ce pays d’Afrique de l’ouest. L’ambassade française dans le pays l’a annoncé ce mardi 01 août. Cette décision fait suite au coup d’État contre le président Bazoum et les violences visant les intérêts français dans le pays.

Depuis la prise de pouvoir par le Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie au Niger (CNSP), la France fait l’objet de diverses accusations de la part des militaires. Le pays a d’abord été accusé d’avoir violer l’espace aérien du Niger après sa fermeture, et ensuite de préparer une intervention militaire pour libérer le président Bazoum toujours gardé au palais. L’ambassade française a aussi été la cible de manifestants favorables au coup d’État.

Les ressortissants français peuvent partir

« Face à la dégradation de la situation sécuritaire au Niger, et profitant du calme relatif dans Niamey, une opération d’évacuation par voie aérienne est en cours de préparation depuis Niamey », a écrit l’ambassade de France au Niger. Cette évacuation des ressortissants français se fera en « coordination avec les forces nigériennes » a ajouté l’ambassade.

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Le ministère français des Affaires étrangères a aussi écrit sur le sujet précisant que «cette évacuation débutera dès aujourd’hui ». En dehors des ressortissants français, tout européen vivant au Niger et désireux de quitter le pays peut également se joindre au mouvement, a ajouté le ministère.

C’est à cause des « violences qui ont eu lieu contre notre ambassade avant-hier et la fermeture de l’espace aérien qui laisse nos compatriotes sans possibilité de quitter le pays par leurs propres moyens » a justifié le ministère français. Au-delà de ce justificatif, cette décision d’évacuation des ressortissants français fait suite au risque d’affrontement qui se profile au Niger.

Solidarité avec le Niger

Lundi soir, un communiqué conjoint du gouvernement malien et burkinabè a indiqué que toute intervention militaire pour rétablir Bazoum, tel envisagé par la Cedeao, serait considérée « comme une déclaration de guerre » aux deux pays. En effet, réunis dimanche en session extraordinaire, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont fixé un ultimatum d’une semaine au CNSP pour « un retour complet à l’ordre constitutionnel ».

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En dehors des sanctions politiques et économiques prises contre le Niger, ils ont brandi la menace d’une intervention militaire si l’ultimatum n’est pas respecté. Le Mali et le Burkina ont aussi refusé d’appliquer ces sanctions. La Guinée Conakry a, elle aussi dans un communiqué distinct, refusé d’appliquer les sanctions.

Ce risque d’affrontement qui se fait voir  entre ces pays et la Cedeao est une raison supplémentaire pour évacuer les quelque 600 ressortissants français se trouvant au Niger. D’autant plus que la France est déjà pointée du doigt par les nouvelles autorités militaires et les populations nigériennes.

Esso ASSALIH