la CEDEAO à Accra a affirmé son leadership face à la junte. Ainsi, les conditions fixées par l’institution, pour la levée des sanctions, ne sont pas négociables. C’est du moins ce qu’a martelé l’organisation sous-régionale lors du mini-sommet, mardi à Accra. Au cours de ce sommet, les militaires du CNSP ont exposé la charte de la transition, fruit des consultations nationales.
Cependant, la CEDEAO a refusé de répondre favorablement à cette requête. Les Chefs d’Etat ouest-africains ne veulent même pas discuter du sujet.
Inflexibilité de la CEDEAO à Accra afin de pousser les militaires à céder
« Dites-nous si vous acceptez de remettre le pouvoir aux civils, sans faire ombrage ». « Non. Nous ne pouvons pas décider ici. On va réfléchir ». « Alors, on vous donne une semaine. Revenez quand vous aurez accepté nos exigences. Mais vous êtes prévenus, on ne vous fera pas cadeau ». Ce dialogue est bien celui qui s’est produit entre la CEDEAO et les militaires du CNSP à Accra.
« Ils (les Chefs d’Etats, Ndlr) disent que la levée des sanctions est conditionnée à l’acceptation de leur exigence. Si nous acceptons ce qu’ils demandent, ils vont faire un communiqué dans ce sens et les sanctions seront levées », a expliqué en conférence de presse, Ismaël WAGUE, porte-parole de la junte. « Ils ont même dit que pour le moment les sanctions ne sont pas dures, et que si on insiste, ils sont en mesure de mettre un embargo total. On sera coupé de vivres, de pétrole etc… », a-t-il ajouté. En adoptant une telle position, la CEDEAO à Accra a voulu montrer aux militaires que c’est elle qui décide. Une façon d’affirmer son leadership.
Voyage réussi, selon les putschistes
Alors que certains pensent que le déplacement à Accra a été un revers pour la junte, celle-ci pense le contraire. Les militaires du CNSP estiment plutôt que c’est un voyage réussi, qui leur a permis de gagner en notoriété. En réalité, les nouvelles autorités maliennes ne sont pas allées à Accra pour trouver un accord avec la CEDEAO à Accra. Du coup, on ne peut pas dire qu’elles ont échoué, en ayant pas obtenu la levée des sanctions. Au contraire, elles sont allées se faire connaître, et sur ce point elles ont bien réussi. . C’est une occasion pour la junte de détailler les problèmes fondamentaux que rencontre le Mali.
Sur ce registre, ils ont pu se faire entendre même si la majorité de leurs propositions n’a pas été bien appréciée. Il n’était pas prévu que les militaires allaient négocier un accord avec la CEDEAO à Accra sur la transition. Sur la levée des sanctions, la demande adressée par les putschistes visait juste à attirer l’attention des Chefs d’Etat. « Nous pensons que le voyage n’est pas un échec. C’est la première fois que le Président du CNSP sortait du pays. Nous avons été invités directement par le Président du Ghana, Nana Akufo-Addo, qui préside la CEDEAO. Nous pensons que c’est une forme de reconnaissance », a soutenu, le colonel-major Ismaël WAGUE.
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