A Bamako, les manifestations anti-IBK se poursuivent et plongent le pays dans une profonde crise. Depuis les résultats contestés des élections législatives de mars-avril dernier, les tensions ne cessent de s’intensifier. Malgré la main tendue du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le Mouvement du 5 juin (M5), continue de réclamer fermement sa démission.
Une mission de médiation de la CEDEAO est finalement arrivée dans la capitale malienne, le mercredi 15 juillet, à la rescousse du pays. Assisterait-on à un retour rapide au calme ? Au mieux un départ effectif d’IBK ? En cas d’échec de cette médiation à quoi devrait-on s’attendre ? Il faut dire que les manifestations anti-IBK et le manque d’accord réel et sérieux entre les différentes parties laissaient déjà planer un vide constitutionnel et la continuité des échauffourées. Celles-ci avaient fait, tout récemment, 11 morts, plus de 150 blessés et des arrestations. Tout compte fait, la poursuite de la crise pourrait arranger les intérêts de certains groupements.
Les manifestations anti-IBK, une crise persistante
La crise post-électorale au Mali, depuis son apparition, ne fait que relayer le mal être des citoyens. On peut y déceler un profond malaise qui repose sur un mécontentement de la population négligée par IBK.
Aussi, la dégradation de la situation sécuritaire n’a démontré qu’une incapacité du président à améliorer les conditions de vie des populations. Son mépris et son laxisme n’ont pas permis de calmer la colère des manifestants. Ils ont plutôt renforcé les convictions des opposants.
Cette circonstance a motivé l’intervention de la CEDEAO, qui devrait à son tour donner une chance à la négociation. Ainsi, cette implication devrait déboucher sur une solution de sortie de crise négociée et consensuelle. Mais pour y arriver, cela requiert que les parties s’engagent à faire de véritables compromis notamment un renoncement aux intérêts partisans pour celui d’une paix durable.
Une probable invasion terroriste
Le Mali, en cas d’échec des négociations, pourrait être confronté à une insécurité plus grande sur l’ensemble de son territoire. Même si ces dernières années, le pays a connu une sécurité intérieure relativement maîtrisée, aujourd’hui, les manifestations anti-IBK remettent en cause cette sécurité.
L’incapacité de l’Etat à pouvoir sécuriser ses citoyens en raison de la crise actuelle pourrait constituer l’élément déterminant dans l’infiltration des réseaux terroristes au sein de la population. Une propagation aisée des mouvements radicaux islamistes tels que: Ansar Dine, Al Qaïda, Etat islamique, MUJAO.
Ce qui entrainerait, par conséquent, une aggravation de l’insécurité aussi bien au Mali que dans les pays de la sous-région ouest africaine. Car, ces groupes locaux terroristes pourraient instrumentaliser les conflits actuels en faveur de leur idéologie.
En gros, une intensification violente des manifestations anti-IBK, avec à la clé la circulation des armes de pointes et de fabrication artisanale, pourrait baliser la voie aux groupes terroristes. En d’autres termes, cette situation faciliterait une multiplication des braquages et surement des attaques à mains armées dans les lieux publics clés ou sur les axes routiers.