Conflit au Tigré : médiation de Yoweri Museveni, quelles chances ?

Conflit au Tigré : médiation de Yoweri Museveni, quelles chances ?

Cherchant à apaiser les tensions, la médiation de Yoweri Museveni, président ougandais, a été entamé lundi 16 novembre. Les combats dans l’État du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, pourraient avoir des conséquences dramatiques pour l’avenir du pays. Ils peuvent aussi affecter sérieusement ses voisins. Ceci, entre le gouvernement éthiopien et les autorités régionales dissidentes du Tigré.

La médiation de Yoweri Museveni est initiée pour amener les protagonistes à des négociations pour un retour à la paix en Éthiopie. C’est, lors d’une rencontre, lundi, avec le vice-Premier ministre éthiopien, Demeke Mekonnen Hassen. Réussira-t-il cette médiation ?

Une médiation de Yoweri Museveni pour la négociation

Les combats dans l’Etat de Tigré font peur et cela ne laisse pas indifférent la communauté internationale. Après l’appel du Secretaire général de l’ONU, Antonio Guterres, c’est le tour du président ougandais. C’est dans la lancée de cette médiation de Yoweri Museveni, le président ougandais a reçu le vice-Premier ministre éthiopien, Demeke Mekonnen Hassen.

Cette rencontre a permis au président Yoweri Museveni d’appeler les parties en conflit au dialogue. Un dialogue qui permettra l’arrêt du conflit en cours entre l’armée fédérale éthiopienne et les forces de la région dissidente du Tigré ». C’est à travers son compte Twitter.

« Notre discussion a porté sur les questions de paix et de sécurité auxquelles est actuellement confrontée l’Éthiopie », a indiqué Yoweri Museveni sur le réseau social. Ceci, à l’issue de sa rencontre à Gulu, dans le nord de l’Ouganda, avec Demeke Mekonnen Hassen, également ministre des Affaires étrangères.

« Il faut qu’il y ait des négociations et que le conflit s’arrête », a-t-il plaidé auprès de son hôte du jour, avant d’ajouter : « Je suis totalement en désaccord avec la politique axée sur la question de l’unité et des intérêts communs, car c’est le seul moyen de prospérer », a poursuivi Yoweri Museveni.

Médiation apparemment difficile

La tâche s’annonce très dur même si l’on sait que le président ougandais entretient de bonnes relations avec les deux parties. Il suffit de regarder les derniers développements des combats pour s’en convaincre.

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a récemment affirmé qu’aucun pourparler ne commencerait avant que le TPLF soit totalement désarmé. D’ailleurs, il a franchi un seuil supplémentaire ces derniers jours. Le TPLF a tiré samedi des roquettes sur la capitale de l’Érythrée frontalière, qu’il accuse de prêter main-forte à l’armée fédérale éthiopienne dans son offensive.

Dimanche, Abiy Ahmed a assuré que les opérations militaires « progressaient bien » et que « l’Éthiopie était plus que capable d'[en] atteindre les objectifs […] par elle-même ».

Une escalade qui renforce les craintes des observateurs que le conflit au Tigré ne dégénère.

Le chef de l’Etat ougandais réussira-t-il à éteindre l’incendie tigréen ? Rien n’est moins sûr, d’autant que le Premier ministre éthiopien semble avoir exacerbé la dimension ethnique du conflit. A moins que, prenant toute la mesure du péril qui guette son pays, ce dernier décide de changer son fusil d’épaule en acceptant de dialoguer avec les indépendantistes du Tigré.

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