Décès de Frédérik de Klerk : l’Afrique du Sud a perdu le dernier président sous l’apartheid

Décès de Frédérik de Klerk : l’Afrique du Sud a perdu le dernier président sous l’apartheid

Sa bataille, contre le cancer de poumon, a finalement eu raison de lui. A 85 ans, Frédérik De Klerk s’est éteint ce 11 novembre à son domicile de Fresnaye, en banlieue du Cap. Mais l’homme restera dans la mémoire des sud-africains et du monde, comme le président blanc ayant concouru à abolir l’apartheid.

L’annonce du décès de l’ancien président, a été faite par sa fondation, FW de Klerk ,dans un communiqué. Il avait déclaré souffrir du mésothéliome, cancer qui affecte les tissus entourant les poumons, le jour même de son 85e anniversaire. Son seul mandat à la tête de l’Afrique du Sud a été marqué la fin de l’apartheid.

Frédérik de Klerk, un homme d’Etat

Frédérik Willem de Klerk est né le 18 mars 1936 et a longtemps servi dans le régime sud-africain. Il a été député en 1972 et après, ministre jusqu’en 1989, où le président d’alors, PW Botha, affaibli par un infarctus dû démissionner. Devenu président du Parti national, Frédérik de Klerk lui succéda en tant que président de l’Afrique du Sud.

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Etant un pur produit du Parti national, qui a légalisé l’apartheid, Frédérik de Klerk était conscient du danger que représentait la perpétuation de ce système. Le pays faisait face à des révoltes quasi permanentes dans les townships. Ce qui a accentué la pression internationale, les sanctions et les boycotts de nombreux pays envers l’Afrique du Sud.

C’est ainsi qu’il engagea des réformes telles la levée de l’interdiction qui pesait sur l’African National Congress (ANC), l’annulation de l’état d’urgence, la suspension de la peine capitale la libération immédiate de tous les prisonniers politiques. « L’heure des négociations est arrivée », disait Frédérik de Klerk, pour justifier le changement amorcé.

Passage du pouvoir à Nelson Mandela

Frédérik de Klerk s’était aussi tourné vers Nelson Mandela, l’icone de la lutte anti-

de Klerk et Mandela

apartheid. Il était conscient du fait, que seule une entente avec ce dernier pouvait permettre d’éviter que le pays n’explose. C’est ainsi que les deux hommes se rencontrèrent au palais présidentiel, alors que Mandela attendait encore sa libération de prison.

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Après la libération de Mandela en février 1990, Frédérik de Klerk entama des négociations officielles avec lui, à travers son parti l’ANC. Ces négociations aboutirent à l’abolition de l’apartheid le 30 juin 1991 et à l’établissement d’une constitution provisoire. Ouvrant la voie à des élections où les noirs ont pu voter, en 1994, et à la victoire de Nelson Mandela. De Klerk sera vice-président pendant deux ans.

Cette collaboration entre les deux hommes leur valu aux deux, le Prix Nobel de la Paix en 1993.Frédérik de Klerk affirmera des années plus tard qu’il a permis d’éviter une « catastrophe », sortant les blancs de leur « isolement et de leur culpabilité ». En 2020, il créa une vive polémique, en niant que l’apartheid était un crime contre l’humanité. Mais présenta, après, ses excuses.

Edoh