RDC : prison de Lubumbashi, le MSF au chevet des détenues violées

prison de Lubumbashi, le MSF au chevet des détenues violées

A la prison de Lubumbashi les détenues violées seront accompagnées par le MSF. En effet, en République démocratique du Congo (RDC), les 25, 26 et 27 septembre durant des émeutes à la prison, une cinquantaine de détenues avaient été violées par d’autres prisonniers. Après ces viols, on ne sait quel est l’état de santé de ces victimes. C’est dans cette optique que pour les soutenir, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) organise à partir de ce jeudi 3 décembre des consultations à leur intention. Ces consultations concernent spécialement les détenues violées de la prison de Lubumbashi.

Depuis, certaines auraient été libérées ou référées dans des centres de santé, mais beaucoup sont encore là et n’ont pas reçu de soins. C’est ce que l’ONG essaie de corriger en installant une clinique temporaire.

L’objectif de ces consultations à la prison de Lubumbashi

D’une part, il s’agit de voir si les victimes ne sont pas atteintes de maladies et d’autre part, les prendre en charge. C’est justement ce que le docteur Salha Issoufou, chef de mission MSF a tenté d’expliquer.

« Nous avons rencontré des femmes à la prison », a expliqué docteur Salha Issoufou avant d’ajouter que « Trente d’entre elles affirment avoir été violées par 5, 10, voire une vingtaine de détenus ». « Parmi ces femmes, il y a deux adolescentes qui sont tombées enceintes. Nous avons prévu de commencer les consultations gynécologiques et des examens paracliniques qui vont en découler », a-t-il souligné. « Et voir si les femmes sont malades, il faut les prendre en charge. Celles qui ne sont pas malades, il faut plutôt faire de la prévention chez elles, notamment de la prévention contre l’hépatite B. », a-t-il indiqué.

Une réhabilitation de la prison de Lubumbashi

Compte tenu de ce qui s’était passé et pour éviter que cela ne se reproduise, MSF appelle à la réhabilitation de la prison. En effet, l’architecture de la prison ne présente pas une nette séparation entre les hommes et les femmes. Ce qui aurait permis aux hommes d’avoir facilement accès aux bâtiments des femmes. Pour le MSF, il faut rebâtir le mur de séparation entre les hommes et les femmes, ainsi que de la structure de santé. Rappelons que tous les pavillons avaient été incendiés par les émeutiers.

« La situation est critique et cela peut dégénérer à tout moment, parce qu’aujourd’hui, ces femmes et ces hommes sont pratiquement dans la même cour », s’inquiète docteur Salha Issoufou. « Avant il y avait un mur de séparation, mais aujourd’hui, ils cohabitent ensemble. Avec la cohabitation, la proximité, le risque c’est qu’elles continuent à être violées par ces agresseurs », a-t-il ajouté

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