Patrice Motsepe est le nouveau patron du patron du football africain. Le Sud-Africain a été élu par acclamation, à la tête de la Confédération africaine de football (CAF). Ce, à l’issue de l’Assemblée générale élective de ce vendredi, 12 mars 2021 à Rabat au Maroc.
En effet, Patrice Motsepe était le seul candidat en lice. Selon les observateurs, il a été élu président de la CAF grâce à l’interventionnisme de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) et de son président Gianni Infantino. Qui est donc Patrice Motsepe, le nouveau locataire de la CAF. Retour sur le parcours du nouvel homme fort du football africain.
Patrice Motsepe, du monde des affaires au football
Agé de 59 ans et fils de commerçants, Patrice Motsepe est un célèbre homme d’affaire dans l’industrie minière et la finance surtout après l’apartheid. Ses affaires dans l’industrie minière l’ont hissé au rang des trois hommes les plus riches d’Afrique du Sud et la dixième plus grosse fortune du continent avec un patrimoine estimé à 2,6 milliards de dollars. Sa sœur aînée, Tshepo Motsepe, est l’épouse du président de la république sud-africain, Cyril Ramaphosa.
Par ailleurs, sans être trop mêlé au foot, Motsepe est pourtant président du club des Mamelodi Sundows depuis 2004. A la tête de ce club, ce dernier a connu un véritable succès avec à la clé sept titres de champion d’Afrique du Sud et surtout la Ligue des champions africaine remportée en 2016, s’imposant comme l’un des meilleurs clubs du continent ces dernières années.
Très discret, personne ne le voyait venir. Et c’est au dernier moment que le président de la Fédération sud-africaine de football, Danny Jordaan, qui avait annoncé sa candidature en novembre. En réalité, la description de ses motivations n’intéressait pas les passionnés du football. De plus, certains dirigeants étaient surpris de la faible connaissance que le Sud-Africain aurait des enjeux propres à la CAF.
Mais, rapidement le président de la Fédération nigériane, Amaju Pinnick, a su l’aider en l’introduisant dans le monde footballistique ces derniers mois. A cela se sont surtout ajoutés les efforts du président de la FIFA, Gianni Infantino, qui ont porté leurs fruits. En effet, lors de sa tournée africaine, le patron du football mondial est directement passé par les chefs d’Etat qui ont ensuite convaincu les rivaux les plus coriaces du Sud-Africain, le Sénégalais Augustin Senghor et l’Ivoirien Jacques Anouma, de renoncer à leurs candidatures. Coup réussi, Patrice Motsepe sera l’unique candidat
Patrice Motsepe, entre marionnette de la FIFA et atout pour les finances du foot africain
Pour certains observateurs, c’est la FIFA qui a porté Patrice Motsepe à la tête de la CAF. C’est un homme à l’emploi du temps surchargé, qui a déjà peu de temps à consacrer à son club. A cela s’ajoute son manque d’expérience à la présidence d’une Ligue ou d’une Fédération.
Dans ces conditions, la FIFA pourra espérer compter sur un dirigeant malléable qui lui sera favorable dans l’imposition de ses vues sur le foot africain. D’où les craintes de «néocolonialisme» générées par cette élection. Et le débat sur l’éventuel passage à la CAN tous les 4 ans (contre 2 actuellement), une idée portée par Infantino et à laquelle Motsepe n’est pas forcément hostile, sera un vrai test.
Pour d’autres, nonobstant les réserves fondées que suscite son élection « nomination », Motsepe possède aussi de beaucoup de talents qui constitueront à coup sûr des atouts à offrir. En témoigne son puissant réseau dans le monde des affaires, qui pourrait ainsi permettre de débloquer des fonds qui permettraient à la CAF, dont les finances ont été rendues exsangues par la crise du Covid-19, de respirer.
Par ailleurs, il faut aussi reconnaitre qu’en tant que novice au niveau du football africain, il n’est pas encore mêlé aux scandales financiers qui ont miné la CAF, contrairement à plusieurs dirigeants actuellement en poste. Ceci rassure.
Enfin, les plus optimistes font remarquer que son prédécesseur, Ahmad Ahmad, avait aussi bénéficié du soutien de la FIFA pour se faire élire, mais avait réussi à se délier des mains d’Infantino. Ce qui suppose que Patrice Motsepe aussi ne sera pas trop lié au dictat de la FIFA
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