Armée en Corée du sud: les abus sexuels en son sein embarrassent le pouvoir

armée en Corée du sud
Les abus dans l’armée en Corée du sud sont de plus en plus décriés après le suicide d’une sous-officière victime d’une agression sexuelle. Cette situation a causé une onde de choc dans le pays et fait grandir les demandes de réformes de l’institution.

Dans ce pays ou le service militaire est obligatoire et il est fréquent que les cas de harcèlement ou de bizutage défraient la chronique.

L’abus de trop dans l’armée en Corée du sud

Les affaires d’abus dans l’armée en Corée du sud sont légion, mais la dernière en date a créé plus de remous. Il s’agit d’une sergente de l’armée de l’air qui a mis fin à ses jours après avoir subi des attouchements sexuels de la part d’un soldat du même rang qu’elle. Début mars, son collègue l’aurait contraint à passer une nuit arrosée avec lui et c’est là que les faits se sont déroulés.
Elle alerte immédiatement ses supérieurs hiérarchiques qui ne réagissent pas. Elle change alors de base militaire avant de finalement se donner la mort le 22 mai. L’attentisme de l’armée de l’air et pour certains la volonté même de couvrir volontairement l’affaire choque l’opinion publique. L’enquête n’a débuté que deux semaines après le premier signalement de la victime.
Le suicide de la sous- officière de l’armée en Corée du sud a entraîné une forte réaction dans l’opinion publique comme dans les sphères politiques. Une pétition réunissant déjà 350 000 signatures à l’initiative de la famille de la victime demande que la lumière soit faite sur les raisons qu’ils l’ont poussée à commettre son suicide. Au-delà d’une enquête digne de ce nom, les signataires réclament une gestion appropriée des affaires de violences sexuelles dans l’armée.

Des réformes qui s’imposent dans l’armée en Corée du sud

L’affaire a déjà provoqué du remue-ménage au sein de l’armée en Corée du sud. Le chef d’État-major de l’armée de l’air a démissionné tandis que le militaire accusé des faits a été arrêté. Mais les associations des droits de l’homme appellent au-delà des démissions à un changement de culture au sein de l’armée en Corée du sud.

Répondant à ces appels, le président, Moon Jae-In a demandé, 7 juin, la mise en place d’un groupe de travail avec pour mission de proposer des mesures fortes changeant drastiquement la gestion des violences sexuelles et de la mixité au sein de l’armée. Les grandes lignes devraient être dévoilées en août.
Ces réformes dans l’armée de Corée du sud auraient dû intervenir depuis, vu la multiplicité des scandales. Déjà en 2017, le suicide d’une officière de la marine après avoir accusé de viol un supérieur hiérarchique avait suscité des vagues d’indignations. En mars dernier, une militaire transgenre a mis fin à ses jours après avoir été limogé de l’armée suite à son changement de genre, une affaire qui a créé de nouvelles polémiques sur la misogynie au sein de l’armée.
Lundi lors de la commémoration des sacrifices des vétérans de la guerre de Corée, le président sud-coréen a réagi en promettant de se débarrasser de la « culture rétrograde de l’armée » en estimant que le « patriotisme impliquait de protéger les droits de ceux qui protégeaient la nation. ».Cette nouvelle affaire représente un grand défi pour le président sud coréen dont le parti a été marqué par plusieurs scandales de violences

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Kylian