Le décès du maréchal Idriss Déby Itno ce mardi 20 avril s’en était suivi la création d’un Conseil militaire de transition au Tchad (CMT). Du coup, avec une vitesse de croisière, ce conseil militaire de transition au Tchad a annoncé la suspension de la Constitution ainsi que la dissolution du gouvernement et du Parlement. Le président de l’Assemblée nationale aurait refusé d’assurer l’intérim, a-t-on appris.
Selon les indiscrétions, le Marechal est bel et bien décédé un peu plus tôt que ne l’a annoncé le Conseil militaire de transition au Tchad. Déjà avant l’annonce du décès, les tractations pour sa succession ont commencé.
Parmi les autorités militaires convoquées à la présidence figurait aussi le président du parlement. Malgré plusieurs arguments en faveur du Conseil militaire de transition au Tchad, les exigences d’un retour à l’ordre constitutionnel sont légion.
Naissance et tractations du Conseil militaire de transition au Tchad
Selon la constitution tchadienne, en cas de vacance de pouvoir, c’est le président de l’Assemblée Nationale qui assure l’intérim. Mais, selon certaines sources, ce dernier, aurait décliné la proposition d’assurer la transition. Il s’est fondé sur son âge avancé et surtout la complexité de la situation sécuritaire pour demander aux hauts gradés d’assurer la vacance de pouvoir.
Mais jusqu’au mardi soir, ces informations n’ont pas été confirmées par le concerné. C’est dans ces circonstances apparemment floues que naitra Conseil militaire de transition au Tchad, qui se propose d’organiser de nouvelles dans un délai d’un an.
Depuis mardi, des envoyés du Conseil militaire de transition au Tchad CMT ont engagé des visites aux acteurs politiques majeurs pour demander un soutien politique. Un appui dont le CMT aura besoin pour faire face à la contestation qui s’amplifie contre un gouvernement désormais conduit par le fils du maréchal Idriss Déby Itno, le général de corps d’armée Mahamat Idriss Déby.
Agé de 37 ans Mahamat Idriss Déby est le nouveau chef de l’État et chef suprême des armées. Avant cette promotion, il dirigeait la DGSSEI, une sorte de garde présidentielle, le corps d’élite de l’armée. Il a pour soutien, quatorze chefs militaires dont certains sont parmi les plus influents des dernières années.
Principalement, ces hauts gradés sont du nord et du clan d’Idriss Déby Itno et qui ont toujours constitué le cordon de son pouvoir. Parmi eux figurent le chef d’état-major et général des armées Abakar Abdelkerim Daoud, le directeur général du renseignement militaire Tahir Erda Taïro, sans oublier les ministres de la Sécurité publique, de l’Administration du territoire ou encore celui des Armées.
Les exigences d’un retour à l’ordre constitutionnel
En réalité la prise du pouvoir par l’armée n’a pas officiellement suscité de problème. Toutefois, l’on évoque à Ndjamena des tensions au sein du premier cercle du pouvoir, notamment sur le partage du pouvoir au sein du nouveau Conseil militaire de transition au Tchad. La société civile, l’opposition, ainsi que des partis issus de la majorité présidentielle n’approuvent pas cet accaparement du pouvoir par l’armée. L’autre problème dénoncé, c’est que le Conseil militaire de transition au Tchad s’est donné des prérogatives qui ne sont pas prévues dans la loi fondamentale révisée de décembre 2020.
Cette manière de procéder n’est pas du goût de Demba Karion, du mouvement citoyen Tournons la page-Tchad. Il s’insurge contre une volonté de légitimer un coup d’État de l’armée. « Nous nous sommes battus, nous avons marché, nous avons milité et mis ce mouvement en place, nous avons travaillé pendant des années, ce n’est pas pour quitter une dictature et aller dans un coup d’État.
Nous réclamons un gouvernement de transition qui soit géré par les civils », a-t-il indiqué. Pour sa part, le général tchadien toujours en fonction Idriss Dicko condamne et qualifie cette méthode de coup d’Etat Ancien directeur adjoint du cabinet militaire du chef de l’État, le général Idriss Dicko estime que le pays va au chaos si le Conseil militaire de transition au Tchad, à sa tète Mahamat Déby, le fils du dirigeant défunt, ne respecte pas le processus de transition prévu dans la Constitution du Tchad.
Le porte-parole du Conseil national pour le changement (CNC), une formation d’opposition en exil Taher Ali Nanaye a aussi condamné cet acte et s’explique. « C’est un régime issu d’un coup d’État que nous condamnons. Nous aurions souhaité d’abord le respect de la Constitution, une vacance. C’était au président de l’Assemblée, conformément à la Constitution, d’organiser des élections libres et transparentes dans le délai prévu par la Constitution. »
De son coté, le secrétaire général du MPS, le parti au pouvoir, justifie la mise la création de ce Conseil militaire de transition au Tchad par le souci de défendre l’intégrité du pays. « Je rappelle que M. Idriss Déby Itno est mort en défendant la patrie.
Donc l’action qu’il a menée est d’abord une action militaire. Les premiers qui ont récupéré le maréchal sur le terrain étaient des militaires. Ce sont qui ont assisté d’abord à sa mort et donc quand ils se sont organisés, c’est d’abord pour la défense du territoire national », explique Mahamat Zene Bada.
Actuellement, le Conseil militaire de transition au Tchad, le nouveau pouvoir a déjà annoncé une série de mesures très strictes : la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, un couvre-feu de 18h à 5h du matin, une fermeture des frontières. Surtout, il suspend la Constitution et annonce qu’il va assumer une transition de 18 mois, tout en promettant des élections libres et démocratiques.
Des mesures qui sont loin de faire l’unanimité au Tchad. Bref, l’effectivité du pouvoir est exercée par le Conseil militaire de transition au Tchad.
Ce mercredi matin, le mouvement rebelle Fact dénonce lui aussi la création du Conseil militaire de transition au Tchad et invite à un dialogue inclusif.
« Nous ne reconnaissons aucune légitimité au conseil militaire et familial. Idriss Déby est décédé, son fils le remplace. Ce n’est pas une dynastie, le Tchad c’est une république laïque. Il faut que l’ordre institutionnel soit rétabli », a déclaré Mahamat Mahadi Ali.
Lire aussi : [TRIBUNE]Décès de Déby : G5 Sahel, Force Barkhane, Tchad en détresse