Israël: Naftali Bennett, le nouveau premier ministre à la tâche difficile

Naftali Bennett
Naftali Bennett devient le nouveau Premier ministre d’Israël. Le Parlement israélien a voté ce dimanche soir la confiance au gouvernement du nouveau Premier ministre, qui succède à Benjamin Netanyahu, au pouvoir depuis 12 ans.

C’est la fin d’une longue période de règne ininterrompu du Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui promet renverser la coalition fragile de Naftali Bennett, son successeur.

Naftali Bennett remplace Benjamin Netanyahu

La Knesset, parlement israélien, a donné son approbation ce dimanche au nouveau gouvernement de Bennett. Le vote a été de 60 voix contre 59 sur les 119 députés présents. Naftali Bennett obtient ainsi une majorité qui ne tient qu’à un fil mais qui lui permet de remplacer Netanyahu. La majorité allie huit partis de gauche, du centre, de droite et de droite radicale, en passant par l’appui d’un parti arabe.
Reconnaissant sa défaite juste avant le vote de confiance, Benjamin Netanyahu, Premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël a ensuite serré la main de son successeur, avant de quitter précipitamment le Parlement, tandis que les nouveaux membres du gouvernement, certains émus aux larmes, prêtaient serment.
Dès l’annonce du résultat, une foule d’Israéliens ont célébré le départ du pouvoir de M. Netanyahou à Jérusalem, aux abords de la Knesset, mais aussi par milliers sur l’emblématique place Rabin de Tel-Aviv, drapeaux israéliens au vent. Mais, l’ancien Premier ministre ne se voit pas dans ce rôle pour longtemps.
En effet, Netanyahou a assuré devant le Parlement qu’il resterait en politique, à la tête de l’opposition, afin de « faire tomber » le nouveau gouvernement, et qu’il serait « de retour bientôt » au pouvoir. Il pourra sûrement compter sur le soutien des députés de son parti Likoud, majoritaires parmi les 59 votes contre le nouveau gouvernement. Députés auxquels se sont ajoutés certains de l’extrême droite et des partis ultra-orthodoxes. La tâche s’annonce donc difficile pour le nouveau Premier ministre et sa fragile coalition formée essentiellement sur la volonté de se débarrasser de Benyamin Netanyahou.

La tâche s’annonce déjà ardue pour Naftali Bennett

Les difficultés n’ont pas tardé à se présenter au nouveau Premier ministre Naftali Bennett. Après le vote de confiance, le nouveau premier ministre a eu du mal à prononcer son discours d’intronisation devant la Knesset, qui a été couvert par les cris et les vociférations, « Menteur », « escroc ». Les députés d’extrême droite se sont déchaînés. Ils ont été expulsés de la salle puis ce fut le tour de parlementaires du Likoud et d’élus ultraorthodoxes. Situation que Naftali Bennett a fustigé dans son discours en dénonçant un climat de « haine » et de « décomposition » du pays. « Il faut mettre fin à cette folie » a-t-il lancé.
Il devra aussi faire face à Benyamin Netanyahu. L’ex-Premier ministre se mue désormais en chef de l’opposition. Pour lui, il est hors de question de quitter la vie politique. « Naftali Bennett n’a pas la carrure internationale » (pour représenter Israël), prévient Benyamin Netanyahu, à la tribune du parlement. Il accuse même le prochain gouvernement « d’être faible » face à la « menace » de l’Iran. Déjà, il promet un cinquième scrutin législatif dans les prochains mois. Pour rappel, les israéliens ont déjà voté à quatre reprises durant les deux dernières années, pour élire leurs députés, mais sans parvenir à dégager une majorité claire pour former un gouvernement, jusqu’à hier.

Toutefois, les visées de M. Netanyahu, pourraient être limitées par, outre son procès, une vague de contestation au sein de son parti, le Likoud. Des élus cherchent déjà à tourner, en interne, la page Netanyahu.

En attendant, Naftali Bennett partage le pouvoir avec le centriste Yaïr Lapid, qui prendra les rênes du pays dans 24 mois exactement, comme le prévoit leur accord de coalition, si l’accord tient jusque-là, ce dont doutent les Israéliens selon les sondages. D’ici là, Yaïr Lapid, occupera le poste de ministre des Affaires étrangères de l’État hébreu.

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