Afrique : quand la Covid-19 diminue la générosité de la diaspora

Afrique : quand la Covid-19 diminue la générosité de la diaspora

Bien que l’Afrique ait été très résiliente face à la pandémie de la Covid-19, elle subit encore ses impacts négatifs. C’est le cas au niveau économique avec la chute drastique de la générosité de la diaspora en terme des transactions effectuées vers le continent noir. L’argent envoyé par la diaspora devrait baisser de 21%, selon les Nations unies.

Cette baisse de la générosité de la diaspora constitue donc un coup dur pour les nombreuses familles africaines qui bénéficient de ces fonds. Ces sommes contribuent le plus souvent à répondre à bon nombre de besoins essentiels pour des millions de personnes. Dans les années antérieures, les fonds envoyés vers le continent africain avaient considérablement doublé. Ceux-ci dépassaient parfois l’aide au développement ou encore les investissements directs étrangers.

Une dépendance large du continent de la générosité de la diaspora

Contrairement à ce qu’on aurait imaginé, beaucoup de pays dépendent de ces fonds envoyés par leurs ressortissants vivant à l’étranger. Alors les prévisions de baisse de la générosité de la diaspora c’est à dire des transferts d’argent pourraient sérieusement affecter l’économie des pays concernés.

Par exemple, les transferts d’argent de la diaspora vers le Mali représentent 7% du PIB. Au Sénégal il est estimé à 10 %. L’archipel des Comores est, quant à lui, le pays d’Afrique le plus dépendant de l’argent transféré par la diaspora.

En 2019, 85 milliards de dollars ont été envoyés par des travailleurs émigrés à leurs parents restés en Afrique. Par conséquent, la chute de cette générosité de la diaspora risque d’accentuer le ralentissement économique. Pour compenser cette chute, certains émigrés ont choisi de compenser l’écart en envoyant davantage d’argent au pays.

Une situation catastrophique

Pour bon nombre de familles en Afrique, la baisse des transferts de fonds depuis l’étranger est une situation qui laisse à désirer. Car les migrants africains sont les premières victimes de cette crise économique qui s’annonce.

Selon l’OCDE, beaucoup de travailleurs émigrés sont employés dans les secteurs les plus touchés par la crise de la pandémie de la Covid-19. C’est-à-dire l’hôtellerie, la restauration, les services domestiques et autres. En illustration, le taux de chômage des immigrés aux États-Unis est passé de 3,1%, avant la crise économique, à 10,2%.

Pour corriger ce désastre, l’OCDE exhorte les banques et les opérateurs à réduire à zéro les frais sur les transferts d’argent. Ceci ne serait-ce que le temps de la pandémie. Cela permettrait donc aux ménages vivant de l’argent des travailleurs émigrés de compenser quelque peu la diminution des envois.

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