Ethiopie : Abiy Ahmed se lance dans une guerre contre le Tigré

Abiy Ahmed, premier ministre éthiopien

Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed est prêt à tout pour récupérer le contrôle de la province de Tigré. Alors dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 novembre, une offensive a été lancée sur l’Etat sécessionniste et se poursuit. Il faut préciser qu’en Ethiopie, les tensions croissantes entre l’Etat de Tigré et les autorités fédérales ont finalement dégénéré en guerre civile.

Selon le gouvernement régional du Tigré, le gouvernement d’Addis-Abeba est inconstitutionnel. Car le 5 octobre dernier aurait dû marquer le début de la nouvelle mandature au parlement fédéral. Mais les élections ont été repoussées. Et le gouvernement de transition tant voulu par l’État du Tigré n’a pu être obtenu. Ce qui a amené les deux protagonistes à la rupture. Pour rappel la province du Tigré est située au nord de l’Ethiopie, à 700km au nord de la capitale Addis Abeba.

Abiy Ahmed veut en découdre une bonne fois pour toute

Pour le Premier ministre Abiy Ahmed, l’heure n’est plus au bavardage mais plutôt à l’action ferme contre les sécessionnistes. Alors son intention est clairement d’en finir une bonne fois pour toute avec le parti tigréen (TPLF). Et il ne compte pas négocier avec ceux qu’il qualifie de rebelles.

Pour l’instant, l’armée mène des raides dans le ciel sur Mekele, la capitale provinciale. Des bombardements ont eu lieu sur des prétendues positions militaires du parti TPLF (Front de libération du peuple du Tigré). De violents combats ont aussi eu lieu en particulier près de la frontière soudanaise entre les provinces du Tigré et de l’Amhara.

Pour l’appuyer dans ces combats, le Premier ministre Abiy Ahmed a même sorti trois généraux de leur retraite. Ce qui confirme la complexité de la tâche qu’il s’est assignée.

Une résistance farouche des Tigréens contre Abiy Ahmed

Pour les autorités provinciales, la survie du Tigré dépend de ce conflit. Alors, ils comptent mener ce combat jusqu’au bout. « Nous allons détruire quiconque tente de nous attaquer », a affirmé le président de la province. Le Tigré est réputé pour être la province la plus militarisée d’Éthiopie.

Le gouvernement tigréen prétend également être en possession des tanks ainsi que des pièces d’artillerie appartenant à la division stationnée dans la ville. « Nous ne sommes pas inférieurs à eux. Nous sommes peut-être même meilleurs », a réitéré le président de la province.

En raison de la coupure des communications avec le Tigré, il est difficile pour le moment d’en savoir plus sur le déroulé exact des combats. L’étendue des pertes des deux côtés est méconnue. Des sources diplomatiques assurent que les deux camps communiquent en coulisses.

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